Melancholia par Céline Citronrouge
Habituellement je n’aime pas Lars von Trier, mais au vu des nombreuses éloges reçues par Melancholia, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.
Deux mots pour la scène d’intro : chiantisme et prétention. Quelques minutes interminables de portraits ralentis, d’un vert moche, assortis d’une musique pompeuse, hommage manqué à quelques maestros de la peinture. Déjà comme une sensation de figé, d’oppression et d’étranglement. Quand Malick le fait, j’exalte, il y a une forme de pureté lumineuse onirique et envoûtante qui me saisit aux tripes, quand LVT le fait, ça suinte l’orgueil, le capitonnage étouffant d’un cercueil avant l’heure, la forme exagérée au détriment du fond, je baille, j’ai déjà envie de zapper mais je lutte histoire tout de même d’aller au-delà de l’intro et de donner une chance au film.
Un quart d’heure passe, une demie heure et je me demande pourquoi je continue de m’infliger cette cérémonie de mariage aussi clinquante que désespérément morne et insipide. Aucune émotion - autre que l’envie vive d’envoyer un joyeux coup de pelle en pleine tête de Kirsten Dunst - aucun charme, aucune consistance, l’impression d’être mortifiée dans une langueur à n’en plus finir.
Mon seuil de saturation est atteint à la première heure, ensuite c’est une vision en mode accéléré qui n’a fait que confirmer et accentuer ma léthargie jusqu’aux dernières dix minutes où l’intrigue du film se réveille enfin, hélas toujours dans une morosité et insignifiance complètes – et se ne sont pas les 3 larmes de Charlotte Gainsbourg qui vont nous bouleverser - avant la baisse des rideaux quasi imminente. C’est certain le côté neurasthénique et dépressif de la mélancolie je l’ai bien senti passer. Si la fin imminente n’inspire qu’un tel néant, alors effectivement il vaut mieux en finir et tout oublier au plus vite.