Lars Von Trier, critique 8

Je l'ai vu à sa sortie, cela date un peu. Le problème majeur que j'ai avec ce film, c'est qu'il m'a frappé tellement fortement qu'il a tué ma capacité critique. Critique de l'incritiqué, je crois assez peu à la qualité de la tentative mais j'aimerais éviter de laisser un blanc dans ce groupe Von Trier. Si je veux un jour pouvoir donner un avis d'ensemble, il faut que cet ensemble ait été créé.

Ici, Von Trier fait fort. Il va rassembler Gainsbourg que j'aime toujours beaucoup, même depuis avoir vu Antichrist avec Dunst qui est un peu l'incarnation de ma femme idéale, qui évolue entre des rôles mauvais dans des films commerciaux, des rôles bons dans des films indépendants et qui, mine de rien, fait une carrière que je trouve convenable. (Et puis elle est belle, pas belle dans le genre belle passive cruche, mais plutôt une beauté dynamique, un peu comme Johansson). Déjà, le film commence bien. Cela ne veut rien dire, mais cela commence bien.
Et puis après, je me souviens de cette introduction phénoménale. Excessive surement, mais tellement belle. On dirait que, pour moi, il a réussi une esthétique qu'il avait totalement manquée dans Antichrist. Un truc symbolique, surfait, mais moins provocation à deux sous. Encore un peu de travail surement, mais la voie est déjà plus la bonne.
Au milieu, je ne me souviens plus de grand-chose. Critique médiocre, mais qui souligne surtout l'effet que m'a fait ce film. Je m'en souviens encore comme d'un film qui m'a touché à l'excès mais je n'ai plus de souvenir purement centré sur la narration. En clair, l'effet de Melancholia est comme celui de Shame. C'est beau, c'est beau, tellement beau. Il pourrait me tourner une recette pour cuisiner des brocolis en 10 étapes de 25 minutes, je regarderais en extase.
Je crois que l'apogée c'est un peu la fin, ce générique qui arrive après la planète, la salle qui s'allume. Moi je suis la bouche ouverte. Je n'arrive pas à parler, je viens de me prendre une claque que je n'ai pas vu venir. Je n'ai pas pu parler pendant une heure, pas pu donner un avis quelconque avant deux jours. Alors voilà. Certains n'ont rien ressenti, sauf une lourdeur scénaristique et une tension qui du coup de servait rien. De cela je ne peux pas parler. Le reste, cela ne se résume pas trop, même si j'ai essayé.