Plus qu'un guide de voyage

En 2011, à sa sortie, je n'avais pas regardé "Minuit à Paris". A vrai dire, il ne m'intéressait pas plus que cela et sa bande annonce ne m'enthousiasmait pas non plus.
Il a fallu attendre 4 années et la préparation d'un voyage à Paris pour que je cherche dans ma mémoire quel film pourrait me mettre dans l'ambiance avant de partir et me rendre un petit peu impatient d'y aller. Le premier qui est venu à mon esprit est, curieusement, ce Woody Allen. Lorsque dans un guide de voyage, j'ai pu voir ce titre inscrit dans la liste des films à voir avant de venir, c'en était trop, il faudrait que je le regarde.
C'est désormais chose faite et je puis affirmer que j'aurais loupé un film fort sympathique autrement.

En effet, je craignais pourtant de m'ennuyer car le seul autre film de Woody Allen que j'ai vu est "To Rome With Love" que j'ai moyennement apprécié (c'est un euphémisme).
Pourtant, Allen propose une histoire simple mais originale, qu'il déroule au milieu d'une ville qu'il filme comme peu d'autres. Ce qui est impressionnant, notamment, ce sont les plans qu'il a pu faire dans des endroits emblématiques de Paris que l'on imagine difficilement privatisables pour un tournage (Carla Bruni est au générique ? Non, je ne vois pas le lien ...) : Musée Rodin, Château de Versailles ...
"Minuit à Paris" constitue un guide vivant pour visiter Paris au travers des yeux d'un américain et de ses clichés sur la France (capitale de la mode, culture prééminente, gastronomie, etc ...). Alors oui, Woody Allen filme le Paris riche, le Paris touristique, mais après tout, ses personnages ne sont-ils pas des touristes ? Ne vont-ils donc pas naturellement dans les endroits à visiter, à voir ? Je préfère voir une vision glamour de Paris, qui nous fait rêver et qui se vend comme tel, qu'une vision plus pessimiste.

Mais "Minuit à Paris" ne se contente pas d'être une promotion démesurée de la Ville Lumière. Il développe une histoire qui prend un sens assez inattendu, un mélange de comédie romantique et de fantastique, qui convoque des grands noms de l'art que l'on s'amuse à découvrir et à chercher : Toulouse-Lautrec, Dali, Picasso, l'irrésistible Hemingway incarné par Corey Stoll ...

Le film n'échappe toutefois pas à certains défauts qui viendront atténuer le plaisir qu'on en ressort.
En premier lieu, quelques ficelles scénaristiques sont déplorables et contribuent à faire un saut dans le temps pour économiser quelques minutes et quelques explications plausibles (notamment la scène juste avant le générique final).
En second lieu, certains personnages sont assez agaçants et assez plats. Et bizarrrement, ces personnages sont tous ceux qui vivent dans les années 2010. Dommage !
Enfin, on peut parfois douter de la qualité du jeu de certains acteurs qui freinent l'immersion du spectateur dans le récit.

Mais, mis à part ces défauts, le film est très agréable et constitue une bonne surprise !