James Bond. You appear with the tedious inevitability of an unloved season.

James Bond enquête sur le vol de la navette spatiale Moonraker. Il découvre qu'Hugo Drax, le milliardaire constructeur de la navette, a un projet bien spécial : l'extinction de la race humaine sur Terre grâce à un gaz lancé depuis une station spatiale. A Bond et à Holly Goodhead, une charmante scientifique en aérospatiale et agent de la CIA, de l'en empêcher.

Voici donc l'épisode qui poussa le délire très loin (007 dans l'espace, imaginez...). Ce film doit bien évidemment son existence au succès surprise et massif de Star Wars deux ans auparavant, mais les scènes spatiales et les combinaisons me rappellent bien plus 2001 l'Odyssée de l'espace que le glorieux film qui a déringardisé la SF non-contemplative deux ans auparavant - c'est normal d'ailleurs pour les combinaisons, c'est le même designer que pour 2001, Harry Lange, un allemand qui a émigré aux US pour travailler à la NASA... et sur les Star Wars aussi. Vous vouliez un lien créatif entre ces trois sagas? Vous l'avez à présent.

Dans tous les cas, ce joyeux bazar n'atteint évidemment jamais le niveau des deux films pré-cités, la gondole amphibie et le plan monstrueusement inutile sur la mine ahurie d'un pigeon à la vue de cette même gondole roulant sur la place Saint-Marc à Venise sont là pour le rappeler. Pour le meilleur ou pour le pire, c'est selon, Requin ("Jaws") est de retour, et les poursuites entre lui et Bond ressemblent de plus en plus à Bip Bip vs le Coyote.

Je ne le considère pourtant pas comme le pire des épisodes, il fournit son lot de divertissement en quantités plus que suffisantes, et ils sont allés très loin dans ce domaine, autant au niveau des cascades -un combat en chute libre, un vrai de vrai, avec des cascadeurs et cameramen qui ont passé des heures à sauter et resauter pour mettre ça en boîte- que des destinations dépaysantes : entre un château français en Californie -en fait ça a été tourné à Vaux-le-Vicomte-, Venise, le Brésil, l'Amazonie, la pampa, et pour finir l'espace... Sur ce point, les effets spéciaux spatiaux ne sont pas particulièrement mauvais, ils font même largement oublier ceux de Les Diamants sont éternels. Et il y a une belle cohorte de mannequins français de l'époque, elles ne servent cependant à rien d'autre qu'à porter des tenues sexy façon "Space Age". Allergiques au flegme de Roger Moore, je ne peux vraiment rien pour vous.

La chanson-titre de Shirley Bassey n'est pas sa meilleure mais cette fois John Barry a mis en branle la crème de ses compositions, rien de moins, elles auraient parfaitement convenu à 2001 tant elles "transportent" majestueusement le spectateur dans l'espace.

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