What kind of kid are you?

L'adjectif qui qualifie le mieux Moonrise Kingdom est "enfantin". Ce film est un loupiot, qui voit le monde et la vie avec la plus grande, la plus innocente simplicité.

La mise en scène y est d'une simplicité enfantine. On zoome, on dé-zoome, on translate, on tourne. Enfantin. Les gens dans la salle riaient des tourbillons de la caméra. Moi aussi je riais. Pourtant, cela n'a rien de particulièrement amusant.
Le style des titres l'est tout autant. Une seule police, 2 couleurs: du bleu, du jaune.
Tout y est d'une pureté candide. On y raconte et se raconte des histoires.
L'humour y est omniprésent. On y ré-apprend à trouver une situation loufoque et à en rigoler.
Même s'il ne rivalise peut-être pas avec la créativité d'un Tim Burton, force est de constater que Wes Anderson à tout compris à l'enfance. Vu comme cela, on pourrait s'attendre à un film niais; mais je n'ai jamais vu le film comme tel une seule seconde. Enfantin, mais jamais puéril.

Le casting est magique; tous les personnages remplissent parfaitement leurs rôles. Il mélange de très jeunes acteurs prodigieux et des stars qui n'ont plus rien à prouver, qui ont déjà une vie derrière eux (Bill Murray, Bruce Willis, Edward Norton, ...). Jared Gilman et Kara Hayward (entre autres) leur donnent une leçon.

C'est un film d'enfants; il n'essaie de comprendre qu'eux; et c'est déjà beaucoup. Les adultes sont peut-être bien plus "malheureux" qu'eux, mais ils ne le voient pas. Et on s'en fiche.

Je crois qu'on sort de ce film avec de petites larmes dans les yeux. Peut-être, dans mon cas, parce que l'enfance n'est pas bien loin de ce que je suis aujourd'hui. Ce film respire le parfum de tout ce qui la caractérise, de tout ce qui caractérise la légèreté, le bonheur. Un instantané de la candeur. Un portrait des jeunes années, qui ne sont plus là; mais, qu'importe, puisque je pourrais les revivre à tout moment.