Wes Anderson fait des films atypiques. Entre mélancolie, humour et bien d'autres choses encore, il nous guide au milieu de ces fabuleux acteurs pour nous raconter une histoire, et plus que ça, nous la faire vivre en émotions.
Pour une fois, Wes Anderson abandonne la police d'écriture Futura pour introduire son film, dans un long plan-séquence familial. On comprend dès cette entrée en matière que l'essence du film ne sera pas le réalisme mais l'histoire et le caractère de chaque personnage, dont le film représente l'emballage, aguicheur et appétissant.
L'histoire en elle-même se résume à la fugue organisée d'une jeune fille d'avocats et d'un jeune scout débrouillard. Là-dessus viennent se greffer quelques aventures, mais l'intérêt –hors celui de les découvrir vous-même– réside dans l'évolution et la caractérisation des personnages. Comme à son habitude, les protagonistes de Wes Anderson sont un peu en marge, mélancoliques et c'est ce qui les rend si attachants. On s'intéressera donc à découvrir, connaitre et suivre ces tristes personnages, en leur souhaitant tout le meilleur du monde, si tant est qu'ils puissent l'effleurer.
Visuellement, Anderson respecte ses personnages en amenant des décors sobres et mélancoliques, au cœur d'une petite île, bientôt balayée par une tempête mémorable. Le pittoresque prévaut, faisant ressortir la marginalité mais aussi la banalité de tout ce petit monde.
Enfin, le réalisateur met les enfants au cœur de son film. Ce sont eux qui dirigent l'histoire, en choisissent les tournants. Et on peut leur reconnaitre de savoir nous convaincre par leur jeu, épaulé par les talentueux acteurs que savent être Bill Murray ou Bruce Willis.
Moonrise Kingdom est un film brillamment dirigé, ou les acteurs et les décors s'associent pour nous emmener dans une aventure pleine de douceur, d'humour mais surtout de mélancolie. Une comédie douce-amère, que je recommande au plus grand nombre, pour peu qu'on ne soit pas allergique au style Anderson, si particulier, mais également si poétique.

Toilez-vous bien !

PastequeMan
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le 21 mai 2012

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