Si la caméra en mouvement perpétuel est agaçante, ne servant qu'à souligner les afféteries de mise en scène, et la narration inutilement tarabiscotée rend compliquée la tâche du spectateur, on peut cependant aborder le film du cinéaste de retour en grâce dans son pays comme une métaphore, une parabole de l'état de celui-ci justement. Un pays où les inégalités se multiplient, où l'argent est devenu roi et autorise à tous les écarts, où la conscience parait s'arranger aisément et sans états d'âme quand quelque chose entrave le bon déroulement des choses. Le héros est double comme sa vie, violent et prévenant, réussissant dans sa vie professionnelle en incarnant l'avenir de la nation et assujetti cependant à sa femme qui détient l'argent. Du côté des autorités, et notamment de la police, ce n'est pas mieux : la corruption règne; La dernière demie-heure du film reste la plus palpitante parce qu'en effet elle éclaire enfin le spectateur, mais qu'elle laisse aussi entrevoir des aspects terrifiants de la société chinoise, dont on aurait aimé que le réalisateur s'y attachât plus tôt et plus profondément.
PatrickBraganti
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le 23 mars 2013

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