Alors que Malinofsky s'évertue à taper sur le coin de la caboche de tous les anthropologues Occidentaux à coup d'observation participantes, Robert Flaherty achève la discussion en ralliant spécialistes et grand public avec son suivi de Nanouk.

Remis dans son contexte, Nanouk est juste un film fabuleux sous tous ses angles ! Robert Flaherty, illustre inconnu qui fut sans doute soit gauche soit malchanceux lorsqu'on apprend les mètres de pellicules parties en fumées de manière presque régulière, se ramène de plusieurs années passées au nord des territoires du nord avec des images, puis un film. Le personnage a donc eu l'occasion de mener son lot de recherches en ethnologie et possède largement l'expérience de terrain nécessaire pour savoir ce qu'il doit montrer. Nanouk est magnifique à ce sens car malgré tout ce que Flaherty aurait pu dire, il se contente d'une poignée d'actions enrobées dans ces magnifiques paysages enneigés. Pas besoin de relater avec l'exactitude exigée du chercheur ; il l'a déjà fait dans ses prises d'images précédentes.

Et là, force est d'admirer la démarche du personnage : des images, il en avait déjà prises. Des notes, il en avait écrites. Son nouveau voyage était donc destiné à filmer des images plus propres pour un public plus large. Imaginez-vous un instant en 1922 ; vous avez à peine vu quelques photos des banquises, le morse n'est qu'un langage, et Nanouk arrive et rafraîchis vous esprits dans la beauté de son désert de neige. Le spectacle devait être splendide !

De plus, la démarche du film peut poser une vraie question de fond sur le rapport du produit au spectateur. Alors q'on commence à prendre l'habitude de se gausser des films grand public du haut d'un prétendu intellect que l'on garde jalousement, Flaherty préfère partir reprendre de belles images que de monter celles déjà prises, sans doute plus valables au niveau scientifiques, mais moins intéressantes au public. La volonté du réalisateur à repartir pour prendre de meilleures images et faire un film - et ainsi une pièce d'art et non de science - exprès pour le public, ça peut mettre un joli coup de botte au piédestal sur lequel se perchent certains. Certes, c'est un documentaire, donc très différent des codes du film. Néanmoins, la question peut s'exploiter

Nanouk est une perle blanche qui m'a frustré pour deux choses : parce que je n'aurai jamais l'occasion de m'émerveiller comme les enfants de ces temps avaient pu le faire, et parce que leur igloo, contrairement aux miens, tiennent debout en une heure !

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le 7 oct. 2014

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LeCactus

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