Bien que se laissant regarder, Escape from New-York m'a donné une impression mitigée. Érigé en tant que pierre angulaire de la Science-Fiction et un des meilleurs films d'action des années 80, le film n'est finalement pas le monument annoncé sans être malhonnête pour autant.


Commençons par évacuer ce qui ne va pas. Comme beaucoup de films de science-fiction de la décennie 1980, Escape from New-York a assez mal vieilli. Toute cette technologie de pointe de l'époque est devenue archaïque et certains passages, notamment celui où Snake tente d'atterrir sur le toit du World Trade Center, sont presque risibles. Même en sachant que c'est tout ce qu'on pouvait produire avec les moyens de l'époque, ça fait ringard. Oui, c'est injuste parce que ce n'est pas de leur faute, mais c'est comme ça.
Deuxième mal dont souffre le film, et pas des moindres: le scénario. Relativement simpliste et décousu, il nous fournit des passages improbables et assez inexplicables. A titre d'exemple, le combat sur le ring sort absolument de nulle part et n'a aucune raison d'être si ce n'est pour le spectacle et l'issue du combat n'aura aucune influence sur la suite. Pas de quoi en faire un fromage, mais on aurait certainement apprécié quelque chose de plus fouillé.
Enfin, Snake Plissken, campé par Kurt Russell plus badass que jamais, est la Deus Ex Machina par excellence. Il se sort des difficultés avec une facilité déconcertante. Je pense notamment au passage dans le World Trade Center où il est tenu en joue par quelques dizaines de types dont un à bout portant et se barre simplement en courant. Easy quoi.


Mention spéciale à Adrienne Barbeau aka Maggie qui ne sert absolument à rien. Un superbe rôle de plante verte dont la fonction n'est que d'exhiber son décolleté. Le moment où elle souhaite se rendre utile m'a d'ailleurs plié de rire, si bien que je la rangerais plutôt dans les points positifs.


On en vient donc à ces fameux points positifs. Il ne faut pas trop se prendre la tête sur Escape from New-York car après tout, ça n'est qu'un film d'action en mode défouloir. Kurt Russell balance des punchlines et désosse ceux qui se mettent sur sa route pendant qu'on savoure en mangeant du popcorn et en louchant sur les formes d'Adrienne Barbeau. C'est du pur divertissement dopé à la testostérone et pour peu qu'on le prenne comme tel, on passe un bon moment.
Egalement, il faut reconnaître que le film est ingénieux. Le concept en lui-même est intéressant et rendu crédible, toute proportion gardée. L'idée originale permet de faire marcher notre imagination et de nous propulser dans ce Manhattan où la mort nous attend à chaque tournant. L'univers est franchement bien conçu dans le sens où il est cohérent même s'il n'y a que deux femmes (dont Adrienne Barbeau, on y revient toujours).
Par ailleurs, la force du film est son personnage central. Snake Plissken est carrément stylé et pourrait presque nous faire croire que c'est classe d'être borgne. C'est un personnage marquant du cinéma et on comprend vite pourquoi. J'ai vraiment apprécié de suivre son périple dans la nuit new-yorkaise et je pense que c'est lui qui fait que le film est supérieur à un film d'action lambda avec ce brave JCVD.


La fin est quand même au top et permet au film de terminer sur une note positive. Si on m'avait vendu Escape from New-York comme un film d'action sympatoche qui permet de déposer le cerveau pour quelques heures, je l'aurais probablement davantage aimé. Toutefois, ne faisons pas les pisse-froid et apprécions le spectacle qui nous est proposé.

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le 9 mars 2015

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Jake Elwood

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