J'avais oublié à quel point j'aimais John Carpenter, et New York 1997 s'est chargé de me le rappeler. Il faut dire que ce film d'action a tout pour plaire !


Dès la scène d'ouverture, on sait que l'on s'est embarqué dans quelque chose de génial. En trois quatre plans, le réalisateur instaure une ambiance étouffante. On se sent enfermé par ces hauts murs, qui entourent un Manhattan bercé par la nuit. Et puis survient la scène du crash, avec ce plan subjectif se rapprochant d'un gratte-ciel, qui laisse un sacré malaise dans la salle.


On retrouve cette atmosphère une fois que Snake, le héros le plus classe du monde, arrive dans les rues dévastées de la métropole. Carpenter emploie beaucoup de plans d'ensemble pour filmer ses décors, qui paraissent donc très vastes. Le héros est réduit à une petite silhouette s'agitant faiblement parmi de nombreux débris métalliques. De plus, le long-métrage profite d'une très belle photographie. Puisque la majorité de l'action se passant de nuit, le noir est utilisé comme une couleur pour peindre des images sombres, presque irréelles. C'est tellement réussi qu'on en vient à regretter le (court) passage de jour, beau mais pas sublime (et il n'a pas ces jolis reflets de lumières, disposés en arcs de cercle, qui accompagnent quelques plans nocturnes).


Les objets détruits traînant au beau milieu de la rue ont une disposition particulière, qui confère au film un sentiment "d'urbanisme chaotique" que j'apprécie beaucoup. On sent que c'est un univers qui vit, et on retrouve cette idée dans la bande originale. Quelques notes tendues suggèrent que quelque chose de tapi dans l'ombre pourrait tout à coup surgir pour attaquer Snake, et Carpenter ne se prive pas pour troller le spectateur. En dehors de cela, on retrouve les synthétiseurs habituels, qui posent grâce à des sons sourds une ambiance sonore pesante, dont s'inspirera très certainement James Cameron pour Terminator.


Le scénario est quant à lui simple mais très efficace. Le charisme naturel de Kurt Russell est régulièrement mis en avant, et les situations amènent quelques traits d'humours assez bien vus (la fin, les chandeliers). En revanche, il y a quelques facilités par-ci par-là, comme le plan du pont qui sort un peu de nulle part ou le chauffeur de taxi qui est présent toujours quand on a besoin de lui, mais s'arrêter là-dessus serait vraiment bouder son plaisir.


En somme c'est beau, c'est rondement mené et c'est parfois drôle. A déguster sans modération.

MemoryCard64
8
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le 5 déc. 2015

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MemoryCard64

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