Véritable phénomène à sa sortie, Nikita reste pour moi un des films les plus aboutis de Luc Besson, avec Léon et Le dernier combat. C'est peut-être la nostalgie qui parle, ayant découvert le film étant enfant, toujours est-il que je prend toujours un véritable plaisir à le revoir, au contraire des films les plus récents du cinéaste / producteur.


Inspiré d'une chanson d'Elton John, Nikita permet à ce grand gamin de Besson de faire mumuse avec un budget que l'on imagine confortable vu l'immense succès du Grand Bleu, et surtout de maculer la pellicule de son amour pour le cinéma d'action américain et hong-kongais, faisant de son quatrième long-métrage un pur film de fan et une petite révolution dans le cinéma de divertissement français de l'époque.


Si l'on accepte de passer sur le concept très con du film (pourquoi le gouvernement s'emmerderait à dépenser des millions pour transformer une camée en tueuse professionnelle, franchement ?) et sur son nombre conséquent d'invraisemblances et de facilités scénaristiques, Nikita est un excellent polar mis en scène avec une efficacité certaine, offrant un joli lot de séquences spectaculaires.


Mais c'est surtout un très beau portrait de femme forte qu'offre ici Besson à sa comédienne principale, Anne Parillaud, de quasiment tous les plans, trouvant ici son rôle le plus fort, aussi émouvante que tragique. Si elle peut paraitre un brin niaise au premier abord, son histoire d'amour avec un Jean-Hugues Anglade attachant permet avant tout à Besson d'inverser les rôles, la femme devenant ici l'élément dominant du couple. A leurs côtés, Tcheky Karyo compose un salopard manipulateur bien plus complexe qu'il n'y parait, et Jean Reno vient faire un petit coucou dans un rôle qui annonce déjà celui de Léon.


Bien qu'imparfait et rarement fin, Nikita reste d'une touchante honnêteté, le film d'un ado ayant décidé de mettre à l'écran tout ce qu'il aime et d'offrir le résultat, forcément bancal, aux spectateurs voulant bien accepter le geste. Il avait au moins quelques chose à offrir, à l'époque.

Gand-Alf
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le 12 avr. 2015

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Gand-Alf

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