Au visionnage de "No", le première chose qui frappe est bien-sûr le choix esthétique, qui est assez atypique. A première vue on pense au dogma : grain DV, cadrage et montage "home-made" ; on aime, on aime pas. Mais je pense en fait, pour avoir fait l'expérience de voir le film en deux fois et à des intervalles conséquents, que cela va beaucoup plus loin et qu'il faut un moment pour saisir la visée et le parti pris de ce choix, et lorsqu'on comprend, alors on peut enfin voir le film sous l'angle voulu et l'apprécier comme il se doit, et alors on pige que si le film a ce grain et ce rythme, c'est pour paraître authentique de telle manière que, mêlées à de vraies images d'archives, les images "tournées" paraissent elles-même d'époque et l'objet final a tout d'un véritable reportage. En réalité, lorsqu'on comprend tout ça, on considère avant tout le visionnage du film comme un devoir de mémoire et on oublie totalement les quelques lenteurs qui en font à la fois une pièce réaliste et indispensable.
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