A la pêche aux moules, moules, moules..

L'histoire commence, se termine, et suit Joe (incarnée par Charlotte Gainsbourg et Stacy Marcy), notre protagoniste féminin qui est sur un voyage de la transcendance. L'idée de la version définie de la nymphomanie n'est jamais mentionnée dans le volume I, au lieu de ça, le volume I est plutôt utilisée comme une exploration diaboliquement sinistre de l'identité sexuelle d'une jeune fille. Dans ce film de Lars von Trier, l'aspect de la religion est traité mais il semble que le seul aspect de chaque religion qui intéresse ce réalisateur est l'idée du péché.


Nous trouvons d'abord Joe qui est étendue sur le sol, en position semblable à Jésus Christ sur la croix. Heureusement pour elle, elle est vue par Seligman (Stellan Skargård), un vieil homme, qui la ramène chez lui, lui offrant le thé et une oreille attentive pour connaître le fin mot de l'histoire, comment et pourquoi elle s'est retrouvée dans cette allée à terre toute battue et meurtrie. Elle racontera alors toute son épopée dans une série de retours en arrière, et ses histoires qu'elle racontera sera présentée en chapitres comme un livre et chaque chapitre contient différents personnages dans différentes phases de sa vie. Elle crachera tout ses secrets qui ont été préservés jusque-là, ce qui stupéfiera le vieil homme. Entre les pauses de chaque chapitre le vieil homme évoquera des comparaisons venant de livre d'histoire et d'art à son histoire, ainsi qu'une comparaison à la pêche pendant tout le long du film que j'ai apprécié.


Elle expliquera alors, que la façon dont elle est arrivée là commence au moment où elle était seulement âgé de deux ans et qu'elle a découvrit une fascination pour ses organes génitaux.
Une observation intéressante à préciser est que tout au long du film, Joe semble venir de parents normaux, son père et sa mère ne semblent pas partager beaucoup ensemble, autre qu'une fille et une maison.
Sa mère est plutôt froide et n'a pas l'air de s'intéresser vraiment à sa fille, tandis que le père de Joe passe énormément de temps avec elle, l'amenant en balade à travers la nature, à la recherche de leur «arbre de l'âme» et lui racontant un tas d'histoires sur la végétation qui les entourent.
L'enfance de Joe est hypnotique et lucide, reflétant presque directement contre l'avenir austère et audacieux de ses années d'adolescence ainsi que de l'âge adulte qui lui mènera la vie dure. Tout au long de sa jeunesse et de scènes avec son père, nous sommes envoyés à travers un rêve, un rêve d'une petite fille qui cherche à travers son innocence de trouver un désir, de plaisir et d'orgasme.


Une fois qu'elle a atteint l'âge de quinze ans, Joe sait qu'elle est prête à perdre sa virginité et demande à Jérôme (interprété par Shia LaBeouf) de lui prendre. Après ceci, Joe devient passionnée, ses désirs sont d'être ramassées, déversées et utilisées à de maintes reprises, Joe ne trouve alors aucun plaisir amoureux juste de l'attractivité.


Les acteurs incarnent leur rôle à la perfection : le genre de choc que Lars von Trier provoque à travers ce film me suivra longtemps. La première partie fut à mon goût bien meilleure, car le titre lui est fidèle. La seconde ré-ordonne toutes les informations de la première pour continuer vers une autre direction. La fin fut si soudaine qu’elle nous laisse sur notre faim ; le sentiment d’être incomplet. Il est préférable de les regarder l’un après l’autre sans trop les espacer.
Je finirais cette critique par une phrase marquante :
« Tant qu'on aime, la mort n'est pas. Quand la mort est, nous ne sommes pas »

Keith
8
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le 2 mai 2015

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Keith

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