J'ai été moins emballé par ce second long de Joachim Trier. Les acteurs sont toujours formidables, la ville d'Oslo est merveilleusement filmée, la réalisation et le montage sont d'une émouvante délicatesse, le sujet (la tentative de réinsertion d'un ancien drogué) est traité avec une gravité quasi documentariste qui laisse la place à des fulgurances poétiques (la scène où il écoute les conversations dans le restaurant, celle de l'extincteur qui fait des nuages que traversent les scooters...) et à une intéressante réflexion en filigrane sur la représentation sociale du bonheur (dans son errance, le paumé croise des gens qui, à y regarder de plus près, ne sont pas si heureux que ça, aussi clean et réussie leur vie soit-elle) ; mais la lenteur du rythme m'a un peu mis à l'épreuve, j'ai parfois trouvé les dialogues trop lourds ou trop longs, je n'étais pas toujours en empathie avec le personnage principal...
Bref, je continuerai de suivre ce talentueux réalisateur mais ma préférence reste à sa Nouvelle Donne.