C’est toujours la même rengaine avec les films à sketches. C’est très compliqué d’obtenir un semblant d’unité dans un film à 3 segments (Eros), limite impossible à 5 (Stories USA), alors 18…
Paris je t’aime est pourtant centré sur quelque chose de plus concret que les deux précédemment cités : on raconte une histoire dans Paris, en se servant de la capitale française comme un personnage à part entière, un écrin pour que les personnages les plus étranges puissent y évoluer. Malheureusement, dans tout ça, seuls cinq réalisateurs ont vraiment réussi la mission. Les segments d’Alexander Payne, Christopher Doyle et Bruno Podalydès pour les comiques et ceux de Vincenzo Natali et Wes Craven pour les plus fantastiques sont les seuls vraiment efficaces dans la mesure où ils tiennent sur leurs dix minutes sans paraître trop courts comme celui de Gurindher Chadha ou affreusement trop longs comme ceux, insupportables, d’Olivier Assayas et Sylvain Chomet (coutumiers du fait). A cause de ce manque d’unité, le projet tourne très vite à vide, sans pour autant être désagréable dans la mesure où les bons segments sont assez bien placés et ne se suivent pas. Il en reste que les clichés ont la vie dure et que Paris Nord-Est est toujours représenté comme le coupe-gorge qu’il n’est clairement plus.
Paris je t’aime est sans doute une superbe idée sur le papier, mais il était évident que le film ne serait pas la moitié de ce qu’il aurait dû être. Il n’empêche qu’il n’est pas déplaisant, à défaut d’être réussi.