Tourné à la suite du "Secret du coffre maudit", ce "Pirates des Caraïbes : Jusqu'au bout du monde" vient clore une trilogie (continuée depuis avec beaucoup moins de réussite) tout à fait spectaculaire, renaissance du mythe du pirate sur grand écran grâce à une histoire complexe et ambitieuse, entièrement vouée au divertissement total. Gore Verbinski et ses compères scénaristes ont créé un univers singulier et particulièrement original où les pirates côtoient le fantastique sans sourciller et dans lequel on retrouve chez le réalisateur un sens du spectacle réjouissant et enfantin que Spielberg ne renierait certainement pas. Largement attendu après la fin ouverte du second film, ce troisième opus tient toutes ses promesses. On y retrouve certainement les petits défauts de la saga, plus préoccupée par le spectacle que par son scénario, tournant parfois au désavantage de ses personnages (Will Turner, pas tout à fait inintéressant mais vraiment fade dans l'interprétation qu'en fait Orlando Bloom) mais il faut bien reconnaître qu'on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer devant la multiplication des intrigues, des retournements de situation, du soin apporté à l'univers et devant les scènes d'action. Qui dit dernier volet de la trilogie dit d'ailleurs grand morceau de bravoure et à ce niveau-là, on sera également gâtés avec une scène d'action final aussi impressionnante que remplie d'enjeux. Rempilant dans le rôle de l'irrésistible Jack Sparrow, Johnny Depp cabotine de plus en plus sans pour autant vampiriser l'écran tandis que Geoffrey Rush semble réellement ravi d'être de nouveau de l'aventure. Keira Knightley n'est pas en reste, s'affirmant de plus en plus. Et puis il y a Davy Jones, campé par un méconnaissable Bill Nighy, méchant visuellement audacieux et inoubliable. Que du plaisir donc devant "Pirates des Caraïbes", parfois coupable il est vrai mais il serait dommage de bouder un tel divertissement, certainement plus gonflé et plus inventif que la plupart des blockbusters actuels.