En 2003, la compagnie Disney a décidé de tirer profit de son attraction « Pirates des caraïbes » pour réaliser le premier opus d’une saga qui est maintenant considéré comme culte et mythique aujourd’hui, à savoir : Pirates des Caraïbes : la malédiction du Black Pearl. Lorsqu’on a parlé du projet de film sur cette attraction, et que le premier poster du film est sorti aux Etats-Unis, pas mal de monde se sont moqué du film avant sa sortie et ont même tourné Johnny Depp en ridicule lors de la sortie de la première bande-annonce ou l’acteur fidèle de Tim Burton et de Gore Verbinski était très ridicule dans son interprétation. Et pour la petite anecdote, Jerry Bruckheimer le producteur de film d’action débile comme ceux de Michael Bay (Bad Boys et Bad Boys 2, Rock ou encore Armageddon) et de plusieurs autres productions Disney plus ou moins populaire n’avait pas rassuré les futurs fans de la franchise qui s’attendaient à ce que Depp touche le fond et que ce film soit simplement un argument facile pour engranger de l’argent facile sans problème.

Et puis, vint la sortie du film et à partir de ce premier film, Pirates des Caraïbes devint une des franchises les plus rentables des studios Disney. Personnellement, et vous allez peut être rire, je n’ais pas vu le premier film d’abord, j’ais regardé les troisièmes et quatrièmes opus avant sans même visionner les deux premiers films, je sais c’est stupide mais je me rachète en ayant vu le premier film en entier et en me préparant à voir le second volet de cette saga.

Alors que dire du premier film : et bien, si je devais le résumer brièvement, je dirais que c’est une introduction à ce que la suite nous prépare mais alors… QUELLE PUTAIN D’INTRO ! Je savais que la saga était bonne, mais là je n’ais même pas vu les 2h08 minutes s’écouler tellement j’étais happé par le récit d’aventure et d’action des forbans des caraïbes et de son héros. Parlons du casting, et commençons bien sur par le chouchou de cette saga : Johnny Depp qui devient Jack Sparrow, il ne joue pas Jack Sparrow, il le devient et il incarne le pirate le plu fun et bizarre de ce bel univers. Et le personnage en lui-même est l’un des plus originales et des plus géniaux que j’ais pu découvrir, si je devais faire une métaphore je dirais que c’est un grand enfant égocentrique qui ne cherche qu’à vivre de liberté et qui embrouille tout le monde pour s’adapter à un monde trop adulte et trop mature qui ne convient pas à notre capitaine pirate préféré. Il trempe tout son entourage dans la farine afin d’avoir ce qu’il veut, on ne sait jamais comment il va s’y prendre et dans quel camp il va se retrouver dans tel ou tel situation, et vous le savez déjà, il a les meilleurs répliques du film et les meilleurs réponses quand on cherche à l’emmerder, et le comédien de doublage français attitré de Depp, Bruno Choel, fait parfaitement son travail pour être tout aussi fun.

Par contre, le cas d’Orlando Bloom pose problème, pas à cause de l’acteur mais à cause du personnage de Will Turner qui est le genre de chevalier blanc tout beau tout propre tout sexy qui est là juste pour attirer les demoiselles folles du Legolas de la saga Le Seigneur des anneaux. Honnêtement je n’ais pas vraiment eu de problème avec lui, Orlando Bloom est plutôt bon mais son personnage est le genre typique du gars trop sérieux et trop candide qui découvre et affronte un univers qui n’est pas le sien, d’un point de vue scénaristique c’est plutôt lui le personnage principal et quelque part on peut d’identifier à lui vu qu’il découvre un monde différent du sien. Malheureusement, le fait qu’il ait une romance cul-cul la praline et peu inspirée avec la sexy Elisabeth Swann ne le rend pas plus plaisant ou originale et ses répliques le rendent plus niais qu’il ne l’est déjà, rien que ça et le ton avec lequel il le balance fait cliché : « Je mourrais pour elle »… sérieusement William, tu ne pouvais pas être plus imaginatif quand à tes sentiments d’amour pour ta jolie demoiselle en détresse ? En gros, c’est l’un des rares point noirs de ce film mais je m’attendais à pire et on arrive à on arrive à le supporter sans trop de problème au final donc ce n’est pas trop gênant.

Keira Knightley s’en sortait mieux avec le personnage d’Elisabeth Swann, en plus d’avoir un très bon jeu d’actrice, la fille du gouverneur est moins coincée que son amoureux et se révèle plus couillu que l’autre bouffon de chevalier blanc qu’on a incrusté dans cet univers. L’origine de ses sentiments pour Will n’est pas dévoilé car, on a leur rencontre et on nous laisse suggérer qu’ils se sont surement connu pendant l’ellipse entre l’époque ou ils étaient enfant et celle que l’on suit dans ce film, ce qui est un peu frustrant parce qu’à part le fait qu’ils sont beaux et sexy à regarder, on a presque pas de point commun développé à l’écran si ce n’est qu’ils ont tout les deux été impliqués dans une histoire de malédiction contre leur volonté et qu’ils s’inquiètent humainement l’un pour l’autre en sachant qu’ils sont dans une situation désastreuse ou qu’ils se font embobiner par Jack Sparrow comme le reste des personnages.

Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on a une romance insipide et face à la manière d’un film Twilight ou de la série Smallville mais… faites un effort pour rendre leur amour attachant les gars ! Encore Elisabeth Swann est sympathique et n’est pas chiante ou détestable contrairement à Lana ou Bella et au moins elle a la beauté ET un très bon jeu d’actrice, Orlando Bloom lui est caricatural et je ne lui trouve pas grand-chose à part son passé qui est bien construit et se révèle être l’élément de l’intrigue le plus important du film. Heureusement, ça n’empêche de rendre le trio Jack/Will/Elisabeth agréable avec le héros qui fait vivre tellement de galère aux deux tourtereaux qu’on n’a pas envie que ça s’arrête, même si l’un des trois est clairement en dessous du reste du groupe ça n’empêche pas le trio d’être excellent et ça comble bien le problème du personnage de Will, et puis lui et Elisabeth personnages aident à apporter des retournements de situations dans le film donc on peut faire l’effort de les supporter.

Quant à l’antagoniste, le capitaine Barbossa, je l’adore même si il est caricatural en apparence. Sa relation avec Jack Sparrow est très réussi et il a le droit à plusieurs bonnes répliques, en plus de ça Geoffroy Rush est né pour ce rôle est on sent qu’il s’éclate à jouer les méchants capitaines pirate à défaut d’être une caricature, le personnage en lui-même est fun et c’est tout ce qui compte, et je le redis mais Rush adore jouer le pirate, ça se sent quand on le regarde à l’écran. Impitoyable, pouilleux et intimidant, il est classe et apporte même une dose d’humour noir qui caractérise bien l’univers de la piraterie du film. Et les deux membres de son équipage qui nous servent de comique de service sont sympa aussi, Pintel et Ragetti ont beau être de simple faire-valoir ils sont marrants à suivre et Lee Arenberg et Makcenzie Crook y prennent plaisir, même Gibbs qui n’est que le faire-valoir de Jack Sparrow est sympa et donnez lui la voix du comédien français Jacques Frantz, il est ultra marrant, sans oublier que le reste de l’équipage de Sparrow est très agréable à suivre aussi. Et Jack Davenport était plutôt bon mais le personnage du commandant Norrington ne m’a pas du tout marqué, en fait il est fait plus chier qu’autre chose et il m’énerve plus encore que Will Turner même si il apporte quelque truc à l’intrigue.

La mise en scène de Gore Verbinski est, en plus d’être efficace, très passionné et dynamique, le mec sait manier une caméra. Il arrive à rendre les duels à l’épée et les batailles divertissants quand ça ne devient pas épique et rythmé, et même si on remarque quelques petits défauts de montage si on regarde bien (par exemple, lors du duel entre Barbossa et Sparrow, Turner et les hommes de Barbossa ont disparu à l’arrière plan alors qu’ils étaient là il n’y a même pas deux secondes), ça ne gâche pas notre plaisir de voir les scènes d’actions. En même temps, avec un budget de 125 millions de $ ils avaient intérêt à assurer de ce côté-là et avec la chorégraphie des combats à l’époque. Et ils ont très bien gérés l’utilisation des effets spéciaux dans ce film, surtout avec l’équipage maudit qui se change en squelette dans ce film qui ose même prendre des risques alors que ça reste un long-métrage de la franchise Disney, on voit du sang par moment et un équipage pirate en squelette et c’est très culotté pour un film tout public, mais le film n’en fait jamais trop et arrive à trouver un très bon équilibre pour que ça reste digérable et regardable pour les enfants qui verront cette saga, même si on voit quand même des pirates ou des soldats se prendre une balle ou une hache dans le corps on ne s’attarde jamais trop sur cette scène pour ne pas la rendre trop choquante ou extrême sans pour autant détruire le fun de la scène de bataille ou de duel, et les costumes sont d’époque et retranscrivent très bien l’esprit temporel du film, du côté des pirates comme du côté des .

D’ailleurs le scénario écrit par Terry Rossio et Ted Elliot est plein d’imagination et a son originalité, comme dis plus haut, elle tourne principalement autour du personnage de Sparrow mais elle apporte une dose juste de sous-intrigue pour donner des pistes aux suites du premier film car, ceux qui auront vu la scène cachée post-générique avec le singe de Barbossa qui engendre de nouveau la malédiction, beaucoup de gens attendaient vraiment de voir la suite de la saga. En parlant de Disney d’ailleurs, ce film regorge de quelques clins d’oeils à plusieurs classiques Disney tel que Jonathan Pryce habillé comme le capitaine crochet de Peter Pan ou encore le matelot qui se moque ouvertement d’Elisabeth Swann en faisant une allusion à La petite Sirène, à vous de les trouvez en revoyant ou en découvrant le film. Et bien sur, comment peut-on faire une critique sur un film de Pirates des Caraïbes sans parler de la bande-son du film : la musique est épique et le thème principal est devenu l’un des préférés des cinéphiles et de tout fans de la saga, Hans Zimmer a composé une grande partie de la chouette musique du film mais c’est à Klaus Badelt que l’on doit ce thème si symbolique de la franchise et qui a fait le plus gros du travail. Quant on l’entend, l’ambiance est directement installée et on ne demande qu’une chose, assister à un grand film d’aventure avec des pirates et des combats à l’épée, rien de plus, rien de moins.

Pour conclure, je dirais que Pirates des Caraïbes : la malédiction du Black Pearl ne cherche pas à être un chef d’œuvre mais à être un film d’aventure et de pirate et il le fait parfaitement en apportant une grande dose d’originalité, un héros maboul et mémorable, un excellent antagoniste, des combats funs, bref que du bon sans atteindre le statut de chef d’œuvre mais en atteignant celui de grand film. Si la suite promet tout autant ou plus, je ne dirais pas non.

Créée

le 13 sept. 2014

Critique lue 623 fois

8 j'aime

10 commentaires

Critique lue 623 fois

8
10

D'autres avis sur Pirates des Caraïbes - La Malédiction du Black Pearl

Du même critique

Les Animaux fantastiques
Maxime_T__Freslon
5

Dans la continuité de ses prédécesseurs... mais pas pour le meilleur.

EDIT ! Y’avait autant de raison d’être enthousiaste et heureux de voir la saga sur le sorcier à lunette au cinéma que d’être inquiet et sceptique quand on voit la politique actuelle des studios...

le 18 nov. 2016

91 j'aime

15

Bohemian Rhapsody
Maxime_T__Freslon
4

God save the Queen !

Queen et le cinéma, c’est très loin de se limiter qu’à ce projet de biopic autour de son chanteur Freddy Mercury et de l’émergence du groupe au cours des années 70. La présence du groupe passe tant...

le 31 oct. 2018

82 j'aime

27

Blade Runner 2049
Maxime_T__Freslon
8

Loneliness and birth !

Dans la grande catégorie des suites tardives ou exploitation de licence qui n’ont pas été demandé, on peut trouver beaucoup de films qui ont vu le jour à l’aube de ce vingt-et unième siècle et...

le 4 oct. 2017

75 j'aime

4