Maïwenn semble vouloir donner un aspect réaliste et documentaire à son film pour capturer le quotidien de la BPM, mais ça ne fonctionne pas. A part lors de certains moments où des choses parviennent à percer, scènes liées à Joey Starr surtout, je ne vois que de la performance et de la démonstration. Déjà j'ai du mal à voir les personnages, je vois avant tout les acteurs, le casting prestigieux et d'ailleurs un problème selon moi. D'autre part, l'espèce de fausse hystérie et le soucis de véridicité dans la mise en scène ne débouche sur rien, ça fait fabriqué, Maïwenn n'est pas Cassavetes ni Pialat. Il n'y a que le rythme qui est intéressant et qui donne un peu de matière au film. Après ce n'est qu'un catalogue de personnages et de faits divers. Les personnages existent, mais ils existent par et pour le scénario. Bizarrement dans l'espèce d'excès et d'intensité que cherche à obtenir Maïwenn, je ne vois rien déborder, on ne voit que l'écriture.
En fait tout le film est un peu à l'image de la scène de danse. Elle débute très chorégraphiée sur les mouvements de Joey Starr, très démonstratifs, puis elle semble se lâcher lorsque ses collègues le rejoignent sur la piste, mais petit à petit elle redevient cadrée.
Du coup le film me gène souvent, je m'y sens mal à l'aise sans que j'arrive à expliquer clairement pourquoi. La scène la plus atroce étant celle de la dispute entre Karine Viard et Marina Foïs.
Et le film est également un peu à l'image du personnage de Maïwenn, ce personnage d'observatrice aussi insipide qu'inutile. Maïwenn cinéaste est pareille, elle observe, sans réel point de vue sur ce qu'elle filme, et capturant des instants comme des photographies sur des moments forts, mais ces photographies sont des clichés qui ne s'animent pas.
C'est également un film qui joue en permanence sur la facilité et tire les ficelles pour toucher le public. Un coup de poing fabriqué sur un sujet délicat.