Après avoir déterrée certains secrets familiaux pour le moins douloureux dans "Pardonnez-moi" et donnée sa vision personnelle de la place des actrices dans l'univers du 7ème Art avec "Le Bal des Actrices", Maïwenn s'intéresse cette fois-ci, avec sa troisième réalisation, au quotidien dur et mouvementé des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs. Et autant le dire tout de suite, Maïwenn signe avec "Polisse" son film le plus réussi et le plus percutant (d'ailleurs judicieusement récompensé par le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes). Débutant sur le morceau de "L'Île aux Enfants", le film, doté d'un casting fort et hétéroclite (de Joey Starr à Karin Viard, en passant par Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle ou encore Jérémie Elkaïm), fait la part belle à tous ces acteurs prestigieux, leur offrant une brochette de scènes plus intenses les unes que les autres (la séparation d'une mère et de son fils ou encore l'affrontement entre deux collègues de la brigade, pour ne citer que celles-ci parmi tant d'autres), Maïwenn y étant d'ailleurs étonnamment en retrait par rapport au reste de la distribution (une manière de montrer la réalisatrice dirigeant ses acteurs peut-être). Autre surprise : la place de l'humour, qui occupe une large partie dans le film, comme un dernier exutoire pour ces flics qui se retrouvent parfois confrontés aux affaires les plus atroces possible. Une manière de soulager leur quotidien et de dissocier leur vie privée de leur vie professionnelle (ce qui n'est pas toujours le cas pour chacun, bien au contraire). Passant du rire aux larmes avec justesse et force, "Polisse" est un film qui ne vous lâche plus du début jusqu'à la fin (et quel fin ! Le genre de fin à vous tétaniser sur place et à vous marquer durablement et profondément une fois le film terminé, mais je n'en dirais pas plus). L'un des meilleurs films français de cette année et même l'un des meilleurs films tout court.