Il est de notoriété publique que Paul W.S Anderson ne fait pas que des bons films. Ne fait pas de bons films du tout en fait. Car entre les films-séries popcorn des Resident Evil ou les super étrons du style "les trois mousquetaires", il y a matière à être blasé. Inutile cependant de grossir le trait, le premier Resident Evil n'était pas si mauvais et, parait-il, Event Horizon mérite le coup d'œil.
Quid alors de ce Pompéi ? Et bien rien à voir avec tous ces nanars.

Car ce premier spectacle historique de 2014 est un efficace mélange entre péplum et film catastrophe.
Intrigues de gladiateurs d'un côté, et péripéties montant crescendo avant le pyroclasme allant s'abattre sur Pompéi, de l'autre.

Scénario: Voir un héros comme dernier rescapé d'un massacre pendant la "révolte des cavaliers celte" qui ne se passe on sait pas trop où sinon en Grande Bretagne… Bon on se dit que les créateurs auraient pu trouver mieux comme synopsis dans la riche histoire de l'empire romain.
Mais ce prétexte n'a au final que peu d'importance dans la suite; succession d'évènements qui nous mènerons à la fastueuse cité romaine, pour les inévitables combats du colisée et autres joyeusetés gonflées à la testostérone.
Rien que là, l'adrénaline atteint un niveau respectable; et même si ce genre de scène est devenue culte depuis Gladiator, les duels dynamiques en deviennent terriblement efficaces. On retiendra la désormais classique "300's touch" avec le "je t'envoie mon javelot dans la face mother fucker!".
Et en bonus, Pompéi ne se réfugie pas dans tous les clichés des péplums modernes pour avoir l'air "djeuns et cool": à savoir l'utilisation massive de scène de sexe et autres décadences.
En effet, l'intérêt de Pompéi ne réside pas là, mais au contraire dans la tension palpable et la reconstitution spectaculaire de la colère du Vésuve, une des plus puissante éruption plinienne de l'Histoire.

Il est vrai que la principale incohérence par rapport à la vraie catastrophe géologique est la nature de l'éruption: explosive, avec d'immenses projections de lave fragmentées, et non pas effusive comme nous le montre le film. Cependant, tous les autres éléments sont fidèles au drame de Pompéi: les séismes préliminaires, la déferlante volcanique ou encore le tsunami dévastateur.
Et s'ils ne sont pas authentiques d'un point de vue historique, les jets de lave en fusion et météores apocalyptiques donnent un puissant panache à la mise en scène haletante.
Si d'un côté on peut toujours pointer des doigt des aspects qui, par ici et par là, ne correspondent pas à l'exacte authenticité historique, le résultat est incontestablement prenant; où chaque explosion dantesque du cratère accroit le suspens et les actions insensées des héros. Et ce jusqu'à une scène finale adéquate, consécration du châtiment céleste de Vulcain.
Car Pompéi se savoure pour le spectacle, et c'est bien qu'on attendait lui. Mention aussi spéciale que rare pour la 3D, qui révèle tout son intérêt lorsqu'on est plongé dans la catastrophe volcanique.

Ajoutons au mérite de la réalisation un appréciable soucis du détails: de la pluie de pierres ponces, à l'immense nuée ardente en passant par les authentiques corps momifiés par les cendres en fusion. On pourrait aussi citer les orateurs masqués du théâtre romain, narrant à la foule en liesse l'histoire de la bataille recomposée dans l'arène.

Kit Harington joue un héros un peu stéréotypé, esclave et vengeur celte malgré lui devenu (évidemment) le métier le plus fashion de la Rome antique: gladiateur! Mais pour son premier rôle à la tête d'un long métrage, le petit John Snow s'en tire plutôt bien; et nous offre quelques joutes au glaive bien saillantes comme on les aime. Le reste des personnages tient la barre sans se faire particulièrement remarquer: un détestable tribun romain, une jeune fille pour la romance classique et un gros black aussi costaud qu'enthousiaste pour servir de pote au héros.
Enfin, une bande son mémorable pour un compositeur inconnu; musique dont la grandeur et la dimension épique n'auraient rien à envier aux chœurs grandioses de Two Steps From Hell.
Compte tenu de la pléthore de nanars qu'a produit Paul W.S Anderson, cette œuvre fait figure d'amélioration remarquable, progression qui se doit d'être encouragée.

Pompéi envoie du lourd, cataclysme diablement impressionnant ancré dans un péplum de réalisation correcte. Certes il y a des lacunes au niveau des dialogues, du scénario type des péplum, des effets spéciaux de la ville (mais attention pas ceux du Vésuve), de la crédibilité de certaines scènes (course poursuite contre la nuée ardente), et tout un tas de critères froids et objectifs.
Mais que vaudrait le cinéma sans la passion qu'il inspire ? Et de passion, Pompéi n'est absolument pas dépourvu dans son spectacle de feu et de cendre.

Excellente surprise
7,5/10
GeffGrn
7
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Créée

le 25 févr. 2014

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Calme Ignition

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