Quintessence de l'archétype.
Or donc, un héros au sale caractère, mal aimé mais attachant, se prend le chou contre une rival américain, ce qui est d'autant plus "déshonorant" (nous retrouvons la tendance japonaise à trouver tout et n'importe quoi "déshonorant" dès que cela ne plaît pas au nationalisme local - un détail comme ça) pour les pilotes qui, dans les bouges, se lamentent sur leur sort et leur médiocrité.
Comme je l'ai lu, c'est effectivement très cliché, dans un univers qui l'est tout de même un peu moins - euh, jamais vu autant d'île et de maisons construites en plein milieu de la mer, ni de concours délirant de ce genre. Enfin, Miyazaki s'amuse avec son univers et c'est tant mieux.
Puis vient la petite génie, avec son papa vieux pote du héros et l'amour impossible.
Mais si de façon globale cela peu poser problème, donnant l'impression d'un film ordinaire, il n'en reste pas moins que le traitement est plus que correct. Et c'est ce qui fait la différence finalement avec le reste de la production "clichée". Là où d'habitude nous avons droit à un étalage d'évidence sans génie, sans vrai traitement, ici l'auteur en assume le caractère et huile sa narration tout en lui donnant un peu de second degré ("la forme bordel, la forme c'est important !") et de poésie.
Et puis, pas grand chose sur "le mal de la guerre", plutôt une vision qui dépasse le simpliste du héros qui a tout vu gnagnagna, mais une scène qui va un peu plus loin... Et ça, non seulement ce n'est pas cliché, mais c'est plutôt bien foutu.
Sinon techniquement, les dessins ont vieilli et l'animation pareil. Dommage pour ces deux derniers points, mais le film a, au moment où j'écris ses lignes, pratiquement 20 ans.
Bravo au studio Ghibli !