Ridley Scott et Benoît Poelvoorde font un film

15 ans pour pondre une merde pareille, réduire à néant le mystère et la sensualité morbide de la saga, c’est fort.

Le problème de Prometheus, c’est avant tout son scénario, totalement caduque, foireux de A à Z. Après avoir découvert des peintures préhistoriques mystérieuses dans des grottes, Noomi Rapace (le seul point positif du film) et son chéri déduisent l’existence d’une planète où se trouveraient des extraterrestres ayant engendré l’espèce humaine…
Ils partent en expédition avec une équipe pas du tout clichée. Le noir qui joue de l’accordéon et qui fait des blagues et qui finira par mourir comme un con en se sacrifiant pour les autres, le chinois un peu geek, le bourru de service, la patronne acariâtre, l’androïde malsain qui a de vils projets secrets qu’il ne compte pas révéler aux humains (comme d’hab c’est le copié/collé de tous les androïdes de tous les autres aliens en moins bon, eux-mêmes copiés sur HAL de 2001), et le clou du spectacle, un pseudo vieillard avec un maquillage totalement foiré (Guy Pearce en réalité), qui arrive au milieu du film comme une fleur et qui se cachait jusqu’alors dans la soute du vaisseau.


En réalité ce vieillard est l’instigateur de l’expédition, et est persuadé que s’il rencontre les martiens, ceux-ci seront capables de lui offrir la vie éternelle, bref tout ceci n’a aucun sens. Le problème c’est que ces extraterrestres, ou plutôt humanoïdes grotesques peints en bleu comme dans avatar (il faut croire que c’est la mode actuelle) sont très cons et se contentent de foutre des torgnoles à tous les humains qu’ils croisent, du coup son plan absurde prend l’eau très rapidement et les pseudos enjeux dramatiques sont rapidement complètement réduits à néant.

Sans mentionner les diverses péripéties sans intérêt, les multiples aberrations, absurdités, illogismes, le méchant androïde qui comme les rapetous fomente des mauvais coups, les allers-retours incessants et hyper répétitifs entre le vaisseau spatial et la grotte de la planète, qui donnent lieu à des aberrations scénaristiques sans nom totalement indignes de ce genre :
L’équipage va à la découverte d’une grotte sur la planète, finalement ils retournent dans leur vaisseau après nous avoir bien fait chier, ils finissent par se rendre compte qu’il manque deux blaireaux, qui comme par hasard se sont perdus dans la grotte et n’ont pas réussi à trouver le chemin du retour, finalement on suit leur périple, tout en se doutant parfaitement qu’ils finiront par se faire bouffer. Sans aucune surprise, c’est ce qui se produit, de façon quasi copiée/collée au premier opus de la saga, et là on retourne au vaisseau « olala on a plus aucune nouvelle d’eux ! Et si on allait les chercher ! Qu’a-t-il bien pu leur arriver ?? », et nous voilà repartis dans cette foutue grotte, où nos personnages vont découvrir ce que nous spectateurs savons déjà depuis trois plombes, oui ils se sont fait bouffer, oui c’est très inquiétant, il faut donc repartir dans le vaisseau. Mais ensuite il faut encore retourner dans la grotte car tout n’a pas encore été fait.
Et ça ne s’arrête jamais.

Finalement on apprend que cette grotte était un vaisseau spatial déguisé qui s’apprête à décoller pour partir détruire la Terre, mais le pilote du vaisseau humain décide de l’en empêcher, en lui rentrant dedans pour le faire s’effondrer comme dans un mauvais jeu vidéo.

Et là, grand moment de cinéma, le vaisseau E.T. étant circulaire, ne retombe pas à plat, et se met à rouler sur la planète comme la roue du film « Le Boulet » avec Benoît Poelvoorde et Gérard Lanvin, menaçant évidemment d’écraser Noomi Rapace et Charlize Therond, obligées de courir pendant 10 minutes pour éviter d’être aplaties comme des crêpes. Autant dire qu’on atteint ici le summum du grotesque, rivalisant avec les jeux video les plus nanardesques, ou les films d’aventures les plus ringards des 80’s.
Dès lors je me pose trois question:

1- Quel est l’intérêt d’expliquer l’origine des aliens ?

Surtout quand on sait que justement la force d’alien est son mystère, cette présence improbable d’œufs innombrables sortis de nulle part, ce mystère effrayant, métaphysique, à vouloir tenter d’expliquer l’inexplicable on prend le risque de sombrer dans le navet.

2- Enrichir l’univers d’alien, apporter de « nouvelles questions sans réponses » Pourquoi pas ?

Mais là encore à condition justement de ne pas copier de façon maladroite tout ce qui a déjà été très bien fait dans le passé, de ressortir des vieilles formules usées jusqu’à la moelle, et des humanoïdes pourris sans aucun background et sans aucun intérêt. En réalité Prometheus n’enrichit pas l’univers d’Alien, il l’aseptise et le ringardise.

3- Pourquoi n’ai-je pas eu peur une seconde ? Ou du moins pourquoi n’ai-je même pas frissonné ?

Parce que le film est vide, sans intérêt, et que la tension est inexistante, car il n’y a aucun enjeu, ni aucune surprise, bref on est bien loin de l’esprit Alien.

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le 25 mars 2013

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KingRabbit

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