Difficile de ne pas être mitigé face à un film comportant tant de vraies grandes qualités et tant d'énormes défauts.

D'un côté, on a une direction artistique fabuleuse d'une cohérence et d'une élégance rare, une photo somptueuse et un montage très bien foutu (exception faite des 10 dernières minutes...). Mais aussi des decors magnifiques, des sfx ahurissants (sauf le maquillage de Weyland.), et une ambiance sonore proche de la perfection. ( là aussi, à une ou deux exceptions près.)
Bref, si Prometheus n'était qu'un pur objet esthétique on serait franchement pas loin du chef-d'œuvre incontestable tant le film est éblouissant.

D'un autre côté, malheureusement, le film cherche aussi à raconter une histoire, et même si ça démarre plutôt pas mal, c'est de ce coté que les choses se gâte sérieusement.
Car si Prometheus possède bien plus de bonnes idées, aborde des thématiques bien plus ambitieuses et soulève des questions bien plus pertinentes que n'importe laquelle des suites du film matriciel, il traite le tout au travers d'une telle bouillie mystico-créationnisto-new-age, avec une telle légèreté et en accumulant tant de poncifs que l'on se contrefout du tout assez rapidement. Quel gâchis.
De plus si les personnages clones du premier Alien (Shaw et David) sont relativement bien traités, le reste de l'équipage n'est qu'un ramassis de stéréotypes plus caricaturaux, incohérents et ridicules les uns que les autres.
Si on ajoute à ça, quelques monstrueuses aberrations scénaristiques, et certaines scènes d'action cherchant tant l'efficacité qu'elles finissent, elles aussi, par sombrer dans le ridicule, on obtient un drôle de film, mariage du pire et du meilleur, enfant malade de 2001 et de Transformers, de Blade Runner et d'Hannibal, créature cinématographique xénomorphe à l'image de notre chère bébête au sang acide : fascinante mais tout de même très antipathique.

A l'arrivée, on passe malgré tout et assez inexplicablement un bon moment, sans doute grâce à la mise en scène diablement efficace, à l'atmosphère globalement réussie de la première heure, à certaines séquences sidérantes de beauté et au très joli popotin de Charlize Theron en combinaison moulante. Et si le film n'est pas pire que certains épisodes de la tétralogie, il reste toutefois à des années-lumière en deçà des deux chef-d'œuvres de Ridley Scott, incontestables jalons du cinéma de science-fiction.
AirHell
5
Écrit par

Créée

le 2 sept. 2013

Critique lue 284 fois

1 j'aime

AirHell

Écrit par

Critique lue 284 fois

1

D'autres avis sur Prometheus

Prometheus
Prodigy
4

Critique de Prometheus par Prodigy

Bon, faisons court, mais bref. Passons sur la déception de ne pas voir un "vrai" Alien mais un film aux liens très ténus. Soit. Passons sur la joie de voir un film de SF "adulte", en tout cas qui...

le 3 juin 2012

166 j'aime

11

Prometheus
drélium
6

Il promettait

ça passe parce qu'il y a de toute façon un certain standing qui permet de se dire avec satisfaction, ah, enfin un film de SF qui ressemble à un vrai film de SF, où on a vraiment l'impression d'être...

le 30 mai 2012

153 j'aime

52

Prometheus
Minou
7

Ash, can you see this?

En 1979 sort Alien, réalisé par Ridley Scott. En 2012 sort Prometheus, réalisé par Ridley Scott. Et la comparaison s'arrête plus ou moins là. Prometheus est, comme promis, un film qui "contient l'ADN...

le 30 mai 2012

139 j'aime

29

Du même critique

Le Loup de Wall Street
AirHell
10

L'apocalypse selon Saint Martin

On n'y croyait plus, le voilà, enfin ! Le grand chef d’œuvre de Martin Scorsese qu'on osait plus espérer, le film somme d'une carrière géniale, et la vrai grande réussite de la collaboration...

le 18 janv. 2023

7 j'aime

Thor: Love and Thunder
AirHell
2

Infâme T(h)orchon

Tout va de mal en pis chez Disney/Marvel. C'est nias, crétin, moche, jamais drôle, toujours lourdingue, souvent ennuyeux et jamais divertissant. Rien ne semble avoir été l'objet d'un soin quelconque...

le 10 août 2022

4 j'aime

3

Southland Tales
AirHell
9

Have a nice apocalypse

Il était évident que Southland Tales ne ferait pas le consensus. Rien n’ai fait pour simplifier la compréhension de ce film ultra référencé, gavé de culture pop-rock et de Hard SF, précédé de trois...

le 4 sept. 2013

3 j'aime