Alien, licence phare de la science-fiction est aussi la plus inégale dans le genre. Du thriller glaçant à l'action assumée, les réalisateurs ont, à 4 reprises, livré des œuvres différentes devant lesquelles on trépignait toujours à l'idée de croiser au coin sombre d'un cadre les bestioles mythiques tout droit sorties de l'imagination de Hans Ruedi Giger. C'est peu de dire que ses xenomorphes baveux ont acquis en un seul film une place de choix dans le cœur de tout amateur de science-fiction qui soit.

Et voilà qu'en 2012, alors qu'il chute toujours plus vite dans l'estime des cinéphiles, Ridley Scott retourne à ses amours de jeunesse avec Prometheus, prequelle d'un chef-d'oeuvre adulé.

Tout enduit de crachat par une majorité imposante, la purge se profilait. 2 heures passent et je suis bien forcé de reconnaître que le film n'est pas exempt de défauts. La première raison à cela étant ce qui a suivi Alien premier du nom. Scott injecte en effet ce qui faisait la diversité et la richesse de la saga Alien dans un seul film au détriment de la dimension horrifique et anxiogène qui - si elle avait été développée - aurait probablement donné naissance à une grande oeuvre.

Grande œuvre car couplée à un univers réussi et à une intrigue existentialiste très plaisante (même si on peut y voir de la prétention). Au lieu de ça, action et horreur s'entremêlent stérilement en offrant toute fois un spectacle appréciable. Alors certes, les incohérences pleuvent et on cherche parfois le lien avec Alien mais Prometheus convainc par son esthétique et par le charisme de ses humanoïdes géants.

Plus on repense à Prometheus, plus on décèle de failles et plus on se questionne. Qu'est-ce qui sauve une oeuvre maladroite, trop attachée à la période post-huitième passager et aux personnages si peu creusés ? Et bien c'est tout simplement la science-fiction elle-même. Elle, qui porte en son sain un sursaut de rêve et d'inattendu, auquel je ne peux - le plus sincèrement du monde - pas résister. Tout plein de promesses qu'était le projet, il déçoit forcément, mais pas de quoi faire tomber la culotte de Sigourney.
Deleuze
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le 27 juil. 2014

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Deleuze

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