La véritable question à se poser lorsque l'on regarde Prometheus est la suivante: 30 ans après Alien, est-ce que Ridley Scott a encore quelque chose à dire? Car si le bonhomme a su enchainer sur un autre chef d'oeuvre (Blade Runner), il s'est ensuite complètement fourvoyé, ne retrouvant jamais la force des ses premiers films. Et la perspective de retrouver son monstre favori ainsi que la SF laissait présager du meilleur.
Le film commence et on se prend à rêver: la production design est à tomber par terre, les SFX, la musique, le vaisseau, les acteurs paraissent être dans le coup. Puis plus le temps passe, plus je me rends compte que quelque chose cloche: tout me fait penser au premier Alien, en 100 fois moins bien, aussi bien les personnages que le déroulement de l'histoire.
Le scénario est bourré d'incohérences, certains personnages sont caractérisés n'importe comment (je pense au geologue qui se la joue grosse brutasse au début et qui limite chiale sa maman dès qu'il y a un petit bruit). Ridley Scott n'y est pour rien, mais il se retrouve à devoir lutter contre un script brouillon, qui ne résout absolument pas les problématiques exposées au début (si quelqu'un a pigé pourquoi d'un coup ces créatures décident de s'attaquer à la Terre, qu'on me fasse signe...). Parce que l'idée d'une préquelle à la base c'est d'expliquer une mythologie, or toute la dernière partie du film est tellement confuse qu'on ne saisit pas tout.
Prometheus est donc une immense déception, qui ne parvient même pas à susciter une forme d'angoisse chez le spectateur. Je me doutais bien que l'effet de surprise d'Alien premier du nom était impossible à reproduire, mais au moins je m'attendais à quelque chose de différent et de bien meilleur sur le plan scénaristique. Reste une bonne claque visuelle qui m'empêche d'être trop sévère, mais qui ne comblera pas le manque flagrant d'originalité et de risque qui malheureusement plombe Hollywood depuis de nombreuses années maintenant...