Dans la salle, personne ne m'a entendu crier...
Quand on a appris, il y a maintenant quelques années, qu'une préquelle d'Alien était sur les rails et que papa Scott s'y intéressait, les petits fans que nous sommes n'en dormaient plus. Et puis, un jour, une annonce a été faite : le film ne serait plus une préquelle mais un film indépendant de la saga qui garderait tout de même l'ADN d'Alien. Il y a quelques mois, Scott a éclairci ce point en disant que seules les 8 dernières minutes de ce film de SF désormais nommé Prometheus, se raccrocherait directement à Alien. OK. Sauf que, la campagne qui a suivi, notamment la bande annonce, et tous les mystères autour du scénario ont fini par nous faire croire que, finalement, il était plus que possible qu'il s'agisse d'une vraie préquelle.
Beaucoup de blabla introductif mais qui est essentiel pour ma critique et qui explique en grande partie ma note. Vous l'aurez sans doute compris mais j'ai entendu la sortie de Prometheus comme le messie. Après ces très longs mois d'attente, j'ai finalement découvert le film avant-hier soir, à minuit, sur l'écran grand large du Grand Rex. J'y réfléchis beaucoup depuis. J'ai même raté mon arrêt de RER à cause de ça. Preuve que le film fait amène à la discussion, pas seulement avec les autres, mais aussi avec soi-même.
Dès les premières minutes, on comprend que Scott ne nous a pas menti et que le film n'est pas réellement une préquelle. Et c'est justement quand il s'en éloigne le plus que son film est le plus efficace.
Petit chef d'oeuvre visuel parfaitement réalisé, Prometheus en met plein la vue, on ne peut (presque) rien dire là dessus (petit bémol pour le maquillage de Guy Pearce, so kitsch). Je recommande à tous ceux qui veulent le voir d'aller au cinéma et de ne pas attendre la sortie DVD. Un film comme celui-ci, ça se voit clairement sur un très grand écran.
Malheureusement, sa qualité scénaristique n'égale pas sa qualité technique. Malgré quelques belles idées et une poignée de scènes trés réussies (David qui navigue dans le vaisseau avant le réveil de l'équipage, David qui découvre LA salle...), Prometheus patine et se révèle très rarement surprenant. Les personnages sont peu attachants à l'exception du génial David, interprété par un Fassbender tout aussi génial et éventuellement ceux de Noomi Rapace et Idris Elba. Les incohérences sont multiples et, surtout, le lien avec Alien est très mal amené. On a l'impression que les scénaristes ont été forcés d'en parler et de caser quelques références pour faire plaisir aux fans. Sauf que, c'est l'inverse qui se produit. Il fallait laisser la saga Alien là où elle était et faire un film complètement indépendant plutôt que d'avoir le cul entre deux chaises. On sort presque meurtri de la salle avec la désagréable sensation de s'être fait avoir sur la marchandise.
Si je dois donner un conseil à ceux qui ne l'ont pas encore vu : prenez Prometheus pour ce qu'il est et essayez au maximum d'oublier son lien avec Alien. J'ai attendu tout le film quelque chose qui n'est jamais arrivé et j'ai été évidemment très frustrée. Peut-être qu'en se mettant ça dans la tête avant la projection, on arrive à l'apprécier. Vous me direz.
Reste que Prometheus est un vrai film de SF, loin d'être mauvais dans sa globalité. Je crois que ça arrive pas si souvent et qu'on aurait bien tort de s'en priver.