L'intérêt de ce film, c'est Jouvet. Jouvet et le personnage qu'il incarne, à savoir ce flic qui cherche à truover l'assassin. Ce n'est pas que le film soit dépourvu d'intérêt, mais vraiment, sans ce personnage, sans cet acteur, ç'aurait été autre chose.
Le gros défaut du film, pour moi, c'est que ça démarre trop lentement. Ces 40 premières minutes sont inutilement longues. Ce n'est qu'une introduction à l'histoire, mais ça dure presque la moitié du film. En plus pour pas grand chose car beaucoup de scènes se répètent. Vraiment, cette partie aurait pu être plus courte. En conséquence, je commençais à m'impatienter mais heureusement Jouvet est apparu et a absorbé toute mon attention. Et dès son arrivée, c'est-à-dire dès que mes objectifs se clarifient, il devient difficile de s'ennuyer devant le film. Les scènes fortes s'enchaînent, montant en intensité dramaturgique jusqu'à un final peut être un peu trop facile. La résolution, c'est un peu comme un soufflet qui tombe à plat. Vu le monde décrit, il aurait été plus intéressant (et là je SPOILE un peu) de terminer le film sur une note négative. Pas sur un happy ending aussi mou. Fin du SPOILE.
La mise en scène est sympathique, de chouettes mouvements, une utilisation intelligente de la caméra, un découpage qui bouge bien pour l'époque. Visuellement rien de reprochable. A part peut être le montage du début, trop riches en fondus enchaînés. Probablement ont ils usé et abusé de ce stratagème justement à cause du manque d'histoire à ce stade là. Car après tout se fluidifie à mesure que le scénario se densifie. Les acteurs sont bons aussi. Blier, je l'avais jamais vu jeune. Il a pas beaucoup changé. Il est bon. J'ai quand même eu peur sur les intonations typiques des films français. Vous savez, celle à la Jean Gabin où on a l'impression qu'ils crachent tous leurs dialogues à la gueule du spectateur. Heureusement, il y a deux belles dames et un Jouvet pour faire le contrepoint. Jouvet j'en ai déjà parlé au début. les dames, pas encore. Y a une brune, Suzy Delair, forte de caractère, forte de taille. Bon elle crache beaucoup aussi, c'est vrai, mais en même temps elle parvient à séduire par quelques phrases plus posées. Et puis quel charme. Ensuite, y a une blonde, Simone Renant, plus ordinaire dans le genre bimbo de l'époque. Beaux cheveux, beaux yeux, belle taille fine, et une façon très calme et sensuelle de s'exprimer. Autant vous dire que l'ambiance sur le tournage devait être bien chaude. Le film déjà se permet quelqu'allusions sexuelles osées pour l'époque.
Bref, quai des orfèvres est un bon film. Malheureusement, l'histoire prend trop de temps à démarrer et les 40 premières minutes sont peu intéressantes. De même, la résolution ne m'a pas vraiment convaincu. Entre les deux, c'est du très bon spectacle.