Vingt-deuxième opus de la saga James Bond et le premier faisant office de suite directe au précédent (en l’occurrence, le génial Casino Royale). Pour cette 22e "mission", 007 enquête sur une organisation secrète et très dangereuse, toujours hanté par la mort de Vesper.
Casino Royale avait placé la barre très (trop?) haute. Ce que nous propose Quantum parait donc décevant pour plusieurs raisons, mais pas mauvais pour autant.
Le film déçoit tout d'abord au niveau de son scénario. Les scénaristes ayant décidés de faire grève, le tout est moins abouti qu'il aurait du l'être. Ainsi, les diverses questions énoncées dans Casino Royale restent pour la plupart sans réponses. Dommage pour un film censé répondre à ces dernières.
Ensuite, le film part dans tous les sens sans jamais se poser, provoquant par moments un manque de clarté. Il reste malgré tout, de très bonnes choses dans ce scénario au final attrayant mais dont l'ensemble demeure assez maladroit.
Autre petit point noir, les scènes d'action. Enfin, certaines d'entre-elles et plus précisément lors du corps à corps. La mise en scène et le montage de celles-ci sont trop dynamiques et tremblotantes ce qui les rend par moment illisibles. Après, cela peut provoquer un petit effet nerveux du style Jason Bourne, mais dans ce cas-ci, ce n'est selon moi pas assez abouti. En revanche pour le reste du film, Marc Forster se débrouille plutôt bien au niveau de sa réalisation. Il a le mérite de tenter des choses inédites, et même si elles ne sont pas toutes percutantes, il y a au moins cette volonté de se démarquer. Il livre tout de même de très belles séquences à l'image du crash d'avion, du combat à Sienne ou encore du final à l'hôtel(un peu trop court cela dit).
Enfin, le dernier "gros" point négatif vient au niveau du générique. Non pas pour son visuel qui est vraiment très réussi, mais malheureusement pour sa chanson. L'instrumental est très beau, en revanche lorsque les voix de Jack White et Alicia Keys sont ajoutées, on perd en qualité. Encore une fois, c'est dommage, le potentiel était là mais il y a toujours un petit quelque chose pour rabaisser le niveau.
En revanche, la bande originale de David Arnold est une nouvelle fois très belle. Certes, en deçà de sa précédente mais l'incrustation du thème Vesper fait plaisir à entendre, et on sent Arnold plus motivé qu'à l'ère Brosnan.
Le casting est également moins bon que son prédécesseur mais dans l'ensemble reste très convaincant. Craig est toujours impeccable dans son rôle, plus brutal et froid que jamais. Camille fait quant à elle office de bonne Bond Girl même si elle n'apporte rien de bien marquant. Le méchant campé par Mathieu Amalric est à ma grande surprise pas aussi fade qu'il n'y parait. Au début, il peine un peu à convaincre mais cela se rectifie plus ou moins en cours de route.
Une fois encore, un meilleur scénario et un traitement plus approfondi des personnages auraient rendu le tout meilleur, mais avec la grève des scénaristes et cette courte durée, difficile de faire plus.
Quantum Of Solace est donc une petite déception, mais passe bien mieux après plusieurs visionnages. Ça reste tout de même un Bond assez efficace, plaisant et divertissant, mais avec bon nombre de défauts dont des réponses quasi inexistantes. C'est en quelques sorte un opus de transition, pour nous préparer au meilleur de tous les Bond, le géniallissime Skyfall !