Rebelle
6.3
Rebelle

Long-métrage d'animation de Mark Andrews, Brenda Chapman et Steve Purcell (2012)

Nouveau Pixar, Rebelle est un défi pour le studio à la lampe car on change complètement d’univers, fini les jouets, les voitures, le papy avec le mioche, les entreprises de monstres, les poissons. On pénètre dans la légende nordique, plus précisément du côté de l’écosse avec le kilt, le gaélique, les emmerdes avec l’Angleterre et Braveheart (d’ailleurs Rebelle avait bénéficié très brièvement en interne du titre Bravehair).

On commence tout d’abord avec un court-métrage nominé à l’Oscar en 2012 nommé La Luna (j’ai même eu la chance de le voir deux fois car mon cinéma s’était trompé et avait diffusé le film en VF avant de couper après la fin du court pour relancer depuis le début en VO). J’avoue avoir été touché par ce petit poème onirique mêlant à merveille humour, magie et la lune. Un court métrage à ne pas rater et probablement un des meilleurs de Pixar.

Après cette ouverture magique, on peut enfin voir la jeune rousse Merida. Ce qui émerveille au premier abord, c’est l’excellent travail effectué sur la chevelure de l’héroïne. Raiponce et sa touffe de milliers de mètres ? Oubliez-la. Tout de même, on parle d’un véritable défi pour Pixar, ils n’avaient auparavant fait que des personnages aux cheveux lisses. Alors quand on se retrouve avec une rouquine aux cheveux frisés et en pétard, le saut est hard. Malgré tout, ils s’en sont sortis avec brio avec une composition de premier choix : 111 700 cheveux réunis en 1500 boucles sculptées ! Purée. Le résultat rend très bien à l’écran et participe grandement au charisme de la première héroïne d’un film Pixar.

A ce qu’il paraît, le studio en a profité pour remettre à jour leurs logiciels d’animations (25 ans que ça n’a pas changé, fallait s’y mettre). Ils ont même crée le système informatique « PRESTO Animation System » chargé d’améliorer les interactions entre personnages. Mouais, je n’ai pas trop vu la différence.

Après un interlude technologique, abordons le film. Franchement, j’avoue avoir bien aimé sans toutefois atteindre la passion d’un Wall-E ou Là-haut, la faute à une seconde partie creuse. Pourtant ça débute très bien avec une fille et sa mère ayant deux horizons différents : la liberté pour la jeune rousse et la sécurité et les traditions pour la mère. Bref, ça fait des étincelles et ça empire avec l’annonce d’un futur mariage. Toutefois ce mariage offre un des meilleurs passages du film, la lutte entre les différents prétendants dans une ambiance résolument déconneuse, mention spéciale à ces trois chefs faisant tout pour mettre leur fils aîné en avant. On y retrouve l’humour Pixar magnifié, c’est peut-être même un des Pixar les plus drôles.

Il ne faut pas oublier les triplés, les petits frères de Merida. Ceux-là offrent les meilleurs passages du film à tel point que même lorsqu’ils apparaissent en arrière-plan, notre attention est focalisé sur eux. Dès lors, il est décevant dans la deuxième partie du film de voir Rebelle se focaliser sur la jeune fille et sa mère à l’aide d’un twist très surprenant.

Ce twist amène un passage génial avec d’excellentes blagues toutefois il finit par enliser le film dans la boue écossaise. Rebelle patine quelques temps sur place avant de reprendre de plus bel pour un final émouvant (j’ai eu les yeux mouillés) rappelant l’immense talent de Pixar pour faire des films pour toute la famille avec de l’émotion.

Toutefois on regrettera que Rebelle ne s’envole jamais vraiment comme pouvait le faire Wall-E ou Toy Story en nous amenant dans des lieux improbables pour des aventures grandioses. Car si la modélisation de la forêt est superbe, la répétitivité des lieux finit par lasser sans compter le peu d’ambiance guerrière qu’on pouvait imaginer avec une affiche présentant Merida et son arc. On a même l’impression de voir un Pixar mineur et c’est probablement ce que Rebelle est malgré son budget astronomique : 185 millions de dollars (10 de plus que Là-haut et 5 de plus que Wall-E).

Signalons l’hommage à Steve Jobs, le créateur d’Apple décédé. En effet, on l’oublie souvent mais il est l’un des trois pères fondateurs de Pixar avec John Lasseter et Ed Catmull.
Marvelll
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le 2 août 2012

Modifiée

le 2 août 2012

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