De toute la production des Studios Pixar, et même en tenant compte de la sévère baisse de qualité ayant suivi son absorption par la Maison Disney, "Rebelle" est sans doute le film qui est le plus loin de "l'essence" des studios, de l'esprit originel de John Lasseter et de sa bande : une véritable erreur de parcours, qui a quand même le mérite de ne pas avoir été répétée par la suite !
Faisant suite au mauvais "Cars 2", "Brave" n'avait pour lui, en 2012, que sa supériorité technologique sur la concurrence (on remarquera d'ailleurs l'hommage au "partenaire" Steve Job lors du générique de fin), et un indéniable rythme de sa mise en scène. Pour le reste, il est cloué au sol par un scénario particulièrement poussif, à la limite de l'ennuyeux durant une bonne moitié du film, et par des tentatives humoristiques limitées et inefficaces : on a droit à des bagarres générales entre tribus écossaises qui évoquent directement les gauloiseries d'Astérix, et à trois bambins chapardeurs qui seront bien les seuls à nous arracher un sourire... C'est peu !
Mais l'échec vient surtout de ce que la traditionnelle approche "conceptuelle" typique jusque là des Studios Pixar a laissé place à un parcours moralisateur, voir réactionnaire sur la réconciliation entre adolescents et parents, et la nécessité d'être docile par rapport aux traditions : voilà qui nous laissa quand même assez pantois à la sortie du film, et continue à nous désespérer !
PS : Mieux vaut se régaler avec les 10 minutes parfaites de "la Luna", le court-métrage sorti conjointement, qui, lui, illustrait parfaitement le "génie" passé de la maison Lasseter.
[Critique écrite en 2018, en reprenant des éléments de ma première critique de 2012]