Anderson signe le meilleur opus de la saga et réhabilite le number 4 à sa façon. Sans déconner !

Ayant laissé ses compagnons à la recherche de la dernière cité pure de la planète, Alice a découvert après avoir défait son tortionnaire, le docteur Isaacs, une flopée de clones à son effigie. En remontant jusqu'au dirigeant principal de Umbrella, Albert Wesker, elle compte bien se venger de l'homme qui est à l'origine de la catastrophe et de ses problèmes...
Détruit par la critique à sa sortie, "Resident Evil : Afterlife" ne mérite pourtant pas tout cet acharnement. Certes, l'action l'a emporté sur le frisson, ce qui à l'origine était le principal moteur de la saga, qui n'a pas duré bien longtemps, car partiellement remplacé dés "R.E. Apocalypse". Mais de ce fait, Paul W.S. Anderson en tire un film étonnamment fun, bien emballé si l'on se réfère à la mise en scène globale des trois autres films, et franchement très efficace. Le scénario, lui, tient pourtant presque sur un timbre poste, mais cela n'est désormais plus vraiment une déception, la saga n'ayant jamais vraiment misé ni brillé donc sur la qualité de son histoire. C'est en cela que "Afterlife" se présente comme le meilleur film de la saga, avec le troisième, car il est une synthèse des trois précédents opus. Cette fois, l'intrigue se retrouve en partie éclipsée par sa mise en scène, et ça n'est pas plus mal. Le cinéma de Anderson a désormais bien évolué, le style de ce quatrième film très différent du premier, réalisé aussi par Anderson. Les scènes de combat sont désormais ponctuées de ralenti et les chorégraphies post-matrix possèdent un charme niais agréable. C'est donc pour ce que nous avons sous les yeux que nous regardons et apprécions "Afterlife" pour ce qu'il est. Rien de plus. Car niveau intrigue et personnages, le bilan est faible, du moins si l'on regarde le film d'un oeil de fan : le personnages de Albert Wesker trop sous exploité, et celui de Chris Redfield sans personnalité. Certaines scènes du film sont même carrément des reprises entière du jeu vidéo "Resident Evil 5". Chose que l'on ne pourra pas vraiment renier car c'est tout le travail et l'intérêt de l'adaptation. Mais c'est aussi très bordélique. Et c'est pour ça que "Afterlife" finit par plaire malgré ses gros défauts. Avec la mise en scène too much de Anderson, le caractère over the top de Milla Jovovich, tout cela dans un hommage probable au "Zombie" de Romero et au "Assaut" de Carpenter, "Afterlife" est tellement énorme et absurde qu'il a finalement trouvé sa voie, celle du divertissement de série B à gros moyens. Au final, donc, on obtient l'épisode le plus jouissif de la série, malgré des combats assez balourds en réalisation, comme le combat final, si mal expédié qu'il en est presque hilarant. Ce qui en fait au fond, à l'image du film, tout son intérêt.

Mais ce que l'on pourra surtout retenir de cette saga, en attendant le cinquième film, c'est cette façon de casser le mythe de la série classique. Car "Resident Evil" ne marche pas comme une saga normale où au fil des épisodes les personnages se construisent, où l'intrigue se creuse et où les limites du spectaculaire sont sans cesse repoussées. Nan, "Resident Evil" ne suit pas le même schéma et c'est cet acharnement à faire de chaque épisode un évènement tout à fait éphémère et sans importance pour la suite du scénario que j'aime cette saga, qui défie toutes les lois de la logique scénaristique et artistique. Ainsi, le méchant Albert Wesker, censé être le pilier de la saga, n'est l'antagoniste que d'un seul film, "Afterlife". Et peu importe ce qui s'est passé avant, et ce qui se passera après. Chaque film est indépendant de l'ensemble de sa mythologie censée la fonder, ne fonctionne que par ce procédé du style "au jour le jour". Comme si chaque épisode était un joueur de foot perso se fichant de l'héritage de son aîné et peu regardant sur l'avenir qu'il va laisser. C'est en soit, une façon unique de construire le parcours de cette adaptation pas comme les autres. Et c'est aussi une certaine idée du cinéma. La richesse du septième art n'a pas de limites. J'aime.
martinlesteven
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le 22 juil. 2012

Modifiée

le 28 sept. 2012

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Marty Lost'evon

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