Retour vers le futur par Botwin
Les trente premières minutes sont bien relous. Le reste se suit sans déplaisir : on est dans du Holywood de la plus pure tradition, avec ce qui ça implique de musiques, de gags, de références et de personnages caricaturaux. Pas étonnant que le film soit devenu un "classique", il l'était déjà de lui-même ; classique dans sa forme, son fond, son déroulement. Et si tout est prévisible à l'avance, tout n'est pas ennuyeux pour autant, bien au contraire.
On s'amuse bien.
Et pourtant, le film a tout de l'artifice. Rien ne sonne vrai, tout semble avoir été moulé et confectionné pour un éclat de pur cinéma. Ainsi, le doc est fou avec tous les clichés que ça implique : hurlements, réactions inattendues, cheveux en bataille. Le père de Marty est un looser, un pur, dans la gestuelle et dans la voix. Quant à la brute qui le terrorise, elle a tout... d'une brute qui terrorise, point à la ligne.
Il me faudrait maintenant une meilleure connaissance cinématographique pour apprécier l'originalité (ou dénoncer le manque d'originalité, justement) de cette gallerie de personnages ultra-caricaturaux ; mais ne partons pas dans une analyse inutile ici.
Toujours est-il que "Retour vers le futur" tient précisément à ne pas perdre son spectateur, il lui stabylobosse bien les choses, les met en exergue ; je me suis surpris à prévoir des répliques du film alors que je l'ai vu pour la première fois. Ce n'est donc pas tant dans sa structure - sûrement déjà éculée pour l'époque - ou dans son contenu - plutôt vide - qu'il faut voir les bons côtés du film : c'est dans sa légerté, son côté pétillant et fun, rock'n'roll, un peu déjanté. C'est dans ses petits moments de folie douce, de tendresse aussi. Mine de rien, on est tristes de quitter la petite équipe à la fin des quelques 90 minutes, et on se demande ce que le Doc nous a prévu pour la prochaine fois. Pari réussi, alors, pour un film familial et divertissant. Mais on évitera d'y voir quelque chose de plus.