Rien que d'y repenser, j'ai la nausée...

Si vous aimez le rock, alors offrez-vous l'occasion bienfaitrice d'éviter cette purge infame; cet étron filmique pour demi-fiottes prépubères fomenté par des costards-cravates et des soutanes dégoulinantes de mépris.

Ne vous méprenez surtout pas, cette chose n'a rien d'un opéra rock et est à mille lieux d'une quelconque émanation "rock". Au moins "High School Musical" avait l'honnêteté de se vendre pour ce qu'il était vraiment (un produit puritain Disney pour ados évangélistes), et de ne pas évider comme une vulgaire truite le sujet de sa consistance, de son énergie profondement anti-conformiste, de son âme tout simplement.

Evidemment pour donner l'illusion que la bête est encore vivante il faut bien la rempailler par quelque chose, cette chose c'est ce qui est au coeur de la morale américaine, c'est le paradoxe de la combinaison Flatterie des bas instincts - Pudibonderie de la structure sociale familliale. Baiser c'est impure mais c'est un business très porteur. Après nous avoir inventer le business de l'abstinence avec, entre autres, "High School Musical", on nous fourgue celui de l'épanouissement sexuel, cautionné uniquement par l'omniprésence de promesse de cadre marital et procréatif.

Et pour couronner le tout, la féminisation castratrice ambiante tapissant tout le film stérilise n'importe quel sentiment, ne serait-ce qu'anodin, voir normal ("Tu me pique ma recette de la soirée, celle qui va assurer ma survie matérielle ? Okay, tant pis..."), de révolte, de rébellion, de virilité, de violence, de liberté. Les personnages sont tous plus faibles et efféminés les uns que les autres. Et je ne parle pas que d'image, les gars d'Iron Maiden ou de Judas Priest avaient beau avoir un look de folles dans les 80's, ça n'ôtait rien à leur énergie rock. Ici, c'est le théâtre des rampants, désincarnés, archétypaux, en un mot : hollywoodien, donc tout sauf rock'n'roll...