Born to be wild !

Oliver Stone, c'est un peu l'inconnu pour moi. Je n'ai osé m'aventuré que sur les terres de Platoon en ressortant, somme tout satisfait, mais le reste de ses oeuvres ne m'a jamais réellement convaincu d'y déposer le pied.
Savages, c'est l'occasion de me pencher sur ce réalisateur qui aurait, semble-t-il, perdu de son aura ces 15 dernières années. Pourtant, la bande-annonce alléchante au doux parfum d'exotisme a de quoi se laisser entraîner dans ce périple mouvementé.

Tout d'abord, Savages porte bien son nom. Il est de ces films où l'on se demande quel est le rapport entre le titre du film, son sujet et enfin le film. Ici, Savages, c'est le côté sale et sauvage de la drogue. Celui où il faut user d'armes, de tranchoirs et d'influences morales pour se faire respecter et se faire une place dans le milieu très concurrentiel de la drogue. C'est le retour à cet état sauvage où le plus fort l'emporte, où l'animal dominant et malin sort vainqueur du combat. Au-delà de la drogue, c'est cette relation entre deux amis et une sympathique blonde naïve qui surprend. Pas de limites, de morales, de règles éthiques, juste une philosophie épicurienne relativement proche de Bouddha. Pourtant ce mode de vie très hippie va se retrouver confronté à la dure réalité de la puissance des cartels de drogue où chacun va y perdre son innocence.

Côté casting, c'est correct sans véritablement transcender. Si ce n'est Blake Lively qui agace en mode simplette, le reste des acteurs convainc sans marquer profondément (quoique Aaron Johnson surprend avec ses cheveux longs et son look à dreadlocks). C'est du côté de la réalisation que le bât peut blesser. Entre une mise en scène qui file à deux cents à l'heure où "le simple fait de cligner de l'oeil vous fait louper 8 images" et des couleurs surprenantes par moments (noir et blanc, sepia, tout cela sans raison si ce n'est donner un côté Instagram au film), l'aspect visuel aura vite fait de plaire ou déplaire.

Mais niveau scénario, si le film pêche par son manque de crédibilité, il se rattrape grâce à un rythme prenant et agrémentés de nombreux retournements de situations qui vous laisseront sur une fin, dont vous serez les seuls juges.

Du coup, Savages c'est le bon divertissement de cette rentrée. Il y a ce côté exotique et paradisiaque qui ressort de l'ensemble, présenté comme une vitrine aguicheuse de tous les déchets d'un monde qui ne s'est jamais réellement éloigné de sa condition de sauvage.

Le film sympa qu'on oublie vite mais qu'on regarde avec plaisir.