California Vice

Vous avez aimez le bleu de 'Miami Vice', vous aimerez probablement le jaune de 'Savages'.

Douze ans après le chef d'oeuvre de Soderbergh, 'Traffic', Oliver Stone se dit qu'il va raconter lui aussi les histoires de trafiquants de drogue sur la côte Ouest des US et leurs relations houleuses avec les cartels mexicains.

Bien évidemment, 'Savages' profite (ou pas) de la patte de son réalisateur : plans en noir et blanc, d'autres totalement sur-exposés et virant dans les verts et oranges.

Par contre, Stone n'a pas voulu suivre la voie de Tony Scott (hum hum) et s'assagit avec le temps. Oubliez le montage épileptique de 'Natural Born Killers', la construction hachée de 'JFK' et dites bonjour à un film ultra linéaire et manquant cruellement de rythme. C'est d'ailleurs le principal souci de ce loooong métrage (2h10), ne disposant déjà pas d'un super scénar pour commencer. Il faut plus d'une heure pour que l'intrigue décolle... Ou plutôt que les deux protagonistes se disent qu'il faut arrêter de fumer et y aller. C'est pas comme si votre business de canabis "indie / fair trade" était menacé et votre copine blonde (threesome !) kidnappée par les super méchants Salma Hayek et Benicio Del Toro découpeurs de têtes à la tronçonneuse, mais presque.

On a, en plus de ça, droit à tous les poncifs super chiants d'Hollywood : une voix off qui nous explique tout, un faux bad happy ending avec retour en arrière (et l'effet sonore de cassette qui se rembobine), des méchants très méchants mais avec un peu des bons côtés pour montrer toute la subtilité de la condition humaine (v'la le boloss des belles lettres), des gentils idéalistes mais un peu dark parce que ça fait cool d'avoir l'air préoccupé pour les gros plans. Et cetera.

C'est bien dommage parce que globalement, c'est propre, bien fait, les acteurs plutôt bons (avec un casting de fou pour les seconds rôles). Mais non, il manque un petit brin de folie. Non, sérieux, Oliver Stone, c'était plus fun avant.