Au départ je me laisse la possibilité de ne pas voir le film dans son entier, 2h40 de film avec pour unique sujet le couple, ce n'est pas forcément palpitant. En même temps c'est mon premier Bergman (il était temps oserai-je dire) alors je laisse au placard mes à priori.
On est tout de suite happé par le film, que ce soit dans les dialogues, vraiment très bien écrits, ou dans le cadrage près de ses acteurs, il y a quelque chose qui nous scotche face à l'écran. Chaque scénettes renvoyant forcément à sa propre image quand on est en couple, ou pour les autres, une image du couple. Le film reste incroyablement contemporain, même si l'époque n'est pas la même, et a donc ce talent de poser toujours la question de l'autre dans le mariage. Néanmoins, si l'identification est par moment possible n'allez pas croire que le film s'inscrit comme un miroir renvoyant l'image du spectateur, Bergman est plus intelligent que cela : ouvrant la porte d'un couple particulier, avec des problèmes certes caricaturaux mais pour le moins traités de la plus juste manière.
Coincé dans un carcan de schéma familial, le couple reproduit ou se laisse guider par la figure des parents, dictant comment vivre les valeurs du mariage, quand alors il faudrait laisser la place à chacune des personnes qui constitue l'union. La découverte de soi, l'émancipation de la femme, la culpabilité vis à vis de l'autre font autant sens dans les étapes de ce couple, représentant alors un contexte social fort dans les années 70.
Chaque scène y va de son moment, entre tension et passion, et réussit à captiver le spectateur (au delà de mes espérances).
Je vous accorde quelques longueurs, et la fin me laisse perplexe, cependant il est ridicule de penser, comme j'ai pu le lire, que ce film n'intéressera que les couples. Si forcément la comparaison joue, il n'en est pas moins pour autant un excellent ressort social d'un type de couple, d'une union spécifique, de cet homme et de cette femme, l'histoire donc d'un mariage qui subit les affres du temps et de la société.