Un visionnage mitigé. Gerald Kargl va jusqu'au bout de son concept, à savoir nous immerger durant 24 heures dans la peau d'un sadique qui ne trouve du plaisir que dans le meurtre et la peur qu'il engendre sur les autres. Cette plongée sans concessions réserve de purs moments de folie. La caméra tournoie, remue, les nappes musicales enveloppent et oppressent. On sent monter l'exaltation du criminel tandis qu'une voix off fait coïncider l'instant présent avec le passé familial du personnage. Que le film cherche à justifier les actes horribles de son "héros" ne pose pas ici problème, ses pensées et ses actes nous sont livrées de façon si brute que le spectateur est seul juge.

D'un autre côté, Kargl pousse tellement loin son concept que la dernière demi-heure est mortifiante d'ennui, fatalement. D'autre part, on peut s'interroger sur le parti pris de filmer une bonne partie du film en plongée, ce qui n'a pas particulièrement de sens ni d'effet sur la majorité des plans.

Cela reste une expérience à tenter, en partie aussi pour la prestation ahurissante d'Erwin Leder dans le rôle principal.
magyalmar
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1980, Les meilleurs films d'horreur et Les meilleurs films de 1983

Créée

le 4 avr. 2014

Critique lue 252 fois

magyalmar

Écrit par

Critique lue 252 fois

D'autres avis sur Schizophrenia

Schizophrenia
real_folk_blues
8

Ce réal qui leurre...

Sur le papier, Schizophrenia avait tout pour sentir la bobine casse gueule : son sujet, une voix off, son affiche, la traduction de son titre en français ; et surtout une réputation de film...

le 3 mai 2013

52 j'aime

11

Schizophrenia
Sergent_Pepper
8

Eighties minutes inside

On a beau tenter de dépasser les clichés lorsqu’on se retrouve face à des œuvres d’art, on ne peut s’empêcher, face à Angst, de conclure qu’il n’y a vraiment que les autrichiens pour nous proposer de...

le 6 nov. 2017

44 j'aime

8

Schizophrenia
Deleuze
8

Extravagante démence

Schizophrenia, autrement dit jusqu’où la perversion de l’homme peut-elle aller ? Doté d’une narration extrêmement efficace, à tel point que le personnage principal n’aura pas besoin d’ouvrir la...

le 26 mai 2013

35 j'aime

Du même critique

L'Argent
magyalmar
1

Compte dormant

Sans doute fatigué de pondre des drames chiants pour neurasthéniques masochistes, Robert Bresson s'est surpassé afin de nous offrir son ultime chef d'oeuvre, une parabole de science-fiction sous...

le 26 mars 2018

30 j'aime

3

Les Désaxés
magyalmar
5

Huston, le monde Huston

Honnêtement, je pense qu'Arthur Miller aurait pu broder une merveille de scénario en se contentant de la dernière scène dans le désert du Nevada, où tout est dit. Après tout, un bon exemple vaut...

le 2 avr. 2016

23 j'aime

2

Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising
magyalmar
1

Alors c'est ça l'enfer

Refn est un sacré déconneur. Le défi de départ était excitant : écrire un scénario en 5 minutes. Malheureusement Nicolas dut se rendre à l'évidence. Ecrire plus de deux pages en 5 minutes c'est pas...

le 4 janv. 2014

20 j'aime

1