A peine sorti de prison, où il a purgé une longue peine pour meurtre, un psychopathe n’a qu’une seule envie : tuer à nouveau. Et la caméra de suivre ce personnage à la recherche d’une nouvelle proie. La caméra le colle de près, de trop près. Elle ne lâche pas son regard, véritable abîme sans fond. Souvent attachée à la taille du tueur fou (un procédé repris plus tard par Darren Arronofsky ou Gaspar Noé), elle accentue la solitude du personnage, prisonnier de sa bulle. C’est finalement comme si la caméra tournait autour de cette bulle, à distance égale entre les points de vue subjectif et objectif, créant une promiscuité jamais vue dans un film.

Parfois la caméra s’éloigne de son personnage, et prend de la hauteur, comme pour mieux souligner l’incohérence du personnage. Chacun de ses gestes semble en effet dénué de toute logique. Des gestes qui définissent alors le comportement irrationnel du psychopathe, qui prend soin de se nettoyer le visage et de changer de veste de costume pour finalement garder sa chemise recouverte de sang. La mise en scène retranscrit ainsi brillamment l’absurdité des actions (souvent maladroites) du personnage, qui agit toujours dans une sorte d’urgence incompréhensible, bien que dirigée vers une finalité que l’on devine inéluctable. A partir d’un itinéraire facilement identifiable, qui le ramènera à son point de départ, il faut voir comme l’homme multiplie les...

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le 3 oct. 2014

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