Et de trois. Malgré ses qualités, ce "Scream 3" manque terriblement d'originalité.
Et de trois! Wes Craven s'amuse à nous présenter les notions de trilogie et les règles d'un bon slasher movie à travers l'histoire de ce 3e épisode de "Scream". Ce à quoi il n'a pas pensé, c'est que son film n'échappe pas à la règle numéro 1 propre aux troisièmes épisodes d'une série: le manque d'originalité!
Cela ne fait pas de doute, Wes Craven a toujours aimé confondre la réalité et le cinéma dans ses films d'horreurs, histoire de réagir face aux critiques généralement peu friandes de films d'horreur. Pour le 7e épisode des "Freddy", il ressuscitait le tueur dans la vraie vie, auprès des acteurs et de l'équipe technique (en vrai) qui avaient tourné les 6 épisodes précédents. Avec "Scream" et "Scream 2", le tueur Ghost Face était un être mortel qui s'inspirait des slasher movies cultes et de leurs règles pour exécuter ses crimes dans la vraie vie. Pour ce troisième épisode de la saga culte, Wes Craven décide d'aborder la notion de trilogie à travers une histoire qui met en scène les personnages des 2 "Scream" précédents confrontés cette fois à un tueur (Ghost Face, de retour) qui décime uns à uns les membres de l'équipe de tournage de "Stab 3", à savoir le film tiré des événements qui se sont produits à Woodsboro dans les deux premiers "Scream".
Wes Craven part du principe que, lorsqu'un réalisateur réalise le troisième épisode d'une trilogie, il va essayer de faire mieux que ce qui a été fait. Pour cela, il va lui falloir bafouer les règles imposées par le film original, histoire de ne plus s'imposer de limites et de pouvoir surprendre son public. Autre objectif: miser sur le spectaculaire et garder en tête l'idée que "la dernière apparition est sensée être la meilleure et la plus effrayante". Wes Craven suit donc cette logique et, paradoxalement, la dénonce dans son film à travers le tueur, qui a bien l'intention de bafouer les règles imposées par les précédents Ghost Faces (dans "Scream 1 et 2") afin de s'imposer en tant que meilleur tueur des trois.
Wes Craven n'a pas d'équivalent dans l'art de présenter sa réflexion de réalisateur à travers les personnages et les événements de ses films, et ça lui réussit plutôt bien. Malheureusement, sa tentative d'originalité pour rendre son "Scream 3" mémorable échoue car, bien entendu, la structure de son film reste identique à celle des autres. Il y a donc paradoxalement à la fois une part d'originalité et une part de répétition (soit de "manque d'originalité") dans ce troisième opus. Il n'y a pas à dire, ce "Scream 3" se montre, au bout du compte, assez médiocre.
David Arquette, Neve Campbell et Courteney Cox sont tous les trois de retour dans leurs rôles respectifs de l'agent Dewey, Sidney Prescott et Gale Weathers, mais il n'y a pas qu'eux qui sont visés cette fois. Les acteurs qui incarnent leurs rôles dans "Stab 3" sont également en danger, suivant l'ordre où ils meurent dans le scénario du film.
Que dire d'autre sinon que ce "Scream 3" est uniquement intéressant pour son idée du film dans le film. A part cela, les apparitions de Ghost Face ne s'avèrent pas aussi effrayantes que celles des deux épisodes précédents. Elles gagnent en spectaculaire uniquement grâce à l'usage de gadgets dans le film: le modificateur de voix du tueur, la maison pleine de portes dérobées du producteur de "Stab 3", la reproduction grandeur nature d'une rue de "Woodsboro" sur un plateau de tournage. Wes Craven tente tant bien que mal d'apporter des informations sur le passé tourmenté et la mère de Sidney et de faire le lien avec le tueur mais, au final, le scénario ne se montre pas assez convainquant.
Résultat des courses, les efforts de Wes Craven n'auront pas été totalement vains étant donné que son film a le mérite de dresser un portrait caricatural, amusant et plutôt juste sur les films clôturant une trilogie. Seulement, il est dommage qu'il lui a fallu réaliser une trilogie pour en parler. On se souviendra de l'idée, pas de l'histoire.
