Dans ma longue route emplie de mélancolie à la recherche du thriller parfait, à moins que je ne l'aie déjà trouvé, j'abordais déjà Se7en comme une grande étape, preuve de l'énorme engouement que j'avais sur ce film, autant que pour Usual Suspects, ou encore Le silence Des Agneaux, qui forment alors avec Seven, et selon beaucoup de cinéphiles, les thrillers les plus influents des années 90, alors considérées comme étant l'âge d'or du thriller, ou en tout cas l'époque ou le genre s'est le plus étendu, notamment avec Le silence Des Agneaux, qui lui avait instauré beaucoup de choses. Usual Suspects, quant à lui, était et reste un des puzzles les plus complexes du cinéma, de plus rajouté d'un twist tout bonnement phènoménal, surtout pour l'époque, et qui est resté unes des fins les plus impressionnantes du cinéma. Se7en a, à son tour instauré un certains côté glauque et poisseux qu'on reconnaît maintenant au genre, et qui en aura inspiré plus d'un, dont un fameux Saw, mais qui lui le faisait avec beaucoup moins de subtilité. Car seven, malgré l'atrocité de certains meurtres, ne nous montre presque rien explicitement. Mais on pouvait alors trouver quelque chose à Saw par rapport à Se7en, c'est une fin des plus déroutantes, tandis que celle de Seven est, bien que bien que plus ou moins bien trouvée (de plus cette fin boucle vraiment la boucle), manque de soin. Mais bon, reste que la chose la plus importante dans Seven est quand même le portrait peu reluisant de notre société qui y est dressé à travers une intrigue suivant l'enquête sur un meurtrier accomplissant ses meurtres avec une mise en scène s'inspirant des sept péchés capitaux, à savoir la gourmandise, l'avarice, la paresse, la luxure, l'orgueuil, l'envie et enfin la colère. Et si la mise dit comme ça peut paraître classique, construit sur le compte à rebours des sept meurtres, David Fincher, réalisateur du film qui fera plus tard son grand chef d'oeuvre Fight Club en 1999, Panic room, Zodiac, l'excellentissime The Social Network, et prochainement la nouvelle adaptation, cette fois-ci américaine (bien sûr) du premier tome de la superbe trilogie de best-sellers du suèdois Steg Larisson, Millénium (excellents polars, en passant), arrive à surprendre dans une superbe mise en scène qui par plusieurs fois s'éloigne du "schéma de base", notemment en s'axant sur le duo Morgan Freeman/Brad Pitt (que, finalement, je n'arrive à apprécier seulement dans les films de Fincher), qui est alors très efficace et met beaucoup de punch dans le film, même s'il est moins complexe que le duo Edward Norton/Brad Pitt dans Fight Club (ceux qui ont vu le film comprendront pourquoi). Mais bref, recentrons-nous sur uns des points culminants du films : le scénario, et pour ainsi dire l'avancement de l'enquête, dans laquelle les temps forts sont généralements les découvertes de nouveaux cadavres et donc de nouveaux indices, nous faisant découvrir peu à peu le puzzle complexe du tueur. Mais le film prend une autre direction à la "découverte" de ce fameux tueur, joué par un Kevin Spacey pas fatigué depuis Usual Suspects (il ne manquait plus qu'il joue dans le silence des agneaux et ça serait le roi des thrillers !), jusqu'à une fin, qui comme je l'ai dit est presque décevante, mais amène à la réflexion, la réflexion étant alors une chose prépondérante pour non seulement les deux détectives mais aussi pour le spectateur pour bien profiter de cette enquête et constitue une des raisons qui nous fait suivre le film de bout en bout. Mais seven se regarde aussi pour une autre tout aussi importante, comme encore plus dans Fight Club, où le réalisateur s'amusait à faire comme Tyler et insérait des zizis subliminaux dans le film (quand même, avec ces scénarios et ces idées, quel tordu ce Fincher...), pour sa direction artistique, où le réalisateur déploie ici tout son talent dans une photographie comme à l'habituelle, c'est-à-dire sublime (et non subliminale (décidemment, ici on ne décroche pas de Fight Club !)), des plans et une directions de caméra intéressants, et surtout il nous donne sans qu'on le saches un presque troisième personnage toujours présent : la pluie (et quand il pleut dans les films américains il pleut beaucoup !) ; le syndrôme Fincher allons-nous résumer, et comme la maladie a généralement une guérison, la petite déception que j'ai eu avec ce film par rapport à fight Club souligne l'évolution du réalisateur au fil des années, ce qui un fait, un très bon fait vu la qualité de ce Se7en, un film avec lequel David arrive à comme à chaque fois dire quelque chose, et cela aussi est un très bon fait. Conclusion : C'est sous des décors gorgés de pluies infinies que David Fincher nous livre une enquête pas comme les autres : glauque, sans pitié avec la tension du spectateur, sans merci avec notre société et les maux qui la ronge : Se7en a ouvert des portes, avec un tueur prophète, une superbe direction, scénario captivant,mise en scène qui ne l'est pas moins, Se7en reste une déception.
vivien-B
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le 13 juin 2011

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vivien-B

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