Shining par tedmosby

Enfin ! je n'ose même pas dire combien d'années j'ai hésité à regarder ce chef d'oeuvre... Et surtout pour quelle raison ? Peur de prendre une grande claque dans la gueule ? Peur de se dire que Kubrick est un génie ? Peur d'être déçu par tous les éloges qui entourent ce film ? La dernière raison serait la bonne. Cependant il n'en est rien.

Quelques jours avant de visionner ce film,j 'ai lu un article sur kubrick, au sein duquel était mis en avant son obsession du rouge... J'ai mieux compris pourquoi dans The Shining ! Chaque scène exceptées quelques unes sont emplies de rouge, il ne s'agit parfois que d'un soupçon, d'une tache en arrière plan. Dans tous les cas, le rouge a capté toute mon intention du début à la fin. Et quel plaisir ! Autant de rouge rend l'atmosphère encore plus oppressante qu'elle ne l'est déjà.

Cette atmosphère qui se maintient tout au long de l'oeuvre est favorisée par les plans de caméra, la profondeur des plans, l'espace gigantesque dans chaque pièce de l'hôtel rendant les personnages ridicules par rapport au reste du décor. Il y règne une ambiance glaciale (je ne dis pas ça parce que cela se déroule en hiver). Glaciale je dis et pourtant je parlais de l'omniprésence du rouge ! Je suis fasciné par l'utilisation du rouge dans ce film. C'est une première pour moi. La vague de sang qui se déverse à travers les couloirs est impressionnante et exceptionnelle. Elle illustre toutes les scènes macabres, sanglantes et tragiques qui ont eu lieu dans cet hôtel. Et ce n'est pas la fin de ces "REDRUM".
L'atmosphère angoissante est aussi favorisée par les plans séquences ! Je n'en ai jamais vu autant réunis dans un seul film d'aussi bien réalisés. Stanley Kubrick arrive à préserver une certaine distance dans la façon de filmer les personnages et cela permet à plusieurs scènes d'atteindre la perfection. La technique utilisée est la steady cam, permettant l'innovation dans la manière de filmer et de stabiliser la vision. Mon 10 <3 est en grande partie dû à ce mode de réalisation époustouflante : la sensation qu'elle procure au spectateur fait mouche à tous les coups !

Que dire également de la prestation de Nicholson... L'expression "avoir une gueule pour faire du ciné" prend tout son sens avec lui. Un simple sourire et il incarne le diable lui même. C'est une montée de sa folie tout au long du film que Kubrick a voulu mettre en avant. La folie dans laquelle tombe toute une famille. Kubrick joue avec les sentiments liés à la famille, les liens de sang (rouge) et montre comment toute une construction d'identité familiale peut s'effriter et basculer dans l'horreur, de la peur de l'autre etc.
Le petit Dany est extrêmement perturbant tant il a l'air possédé dans certaines scènes. Un gamin talentueux ! La folie s'est emparée de lui bien avant que lui et ses parents n'arrivent à l’hôtel. Son petit doigt Tony est son meilleur ami.
Quand à la mère, elle semble faire le lien entre les deux tarés représentés par ce fils et ce mari. Elle perd la raison à certains moments du film mais arrive à se reprendre afin de sauver son fils promis à une mort certaine.

Il y a tellement de choses encore à développer mais je ne suis pas un fan des longues et looooooooongues critiques.
Tous ça pour dire que Stanley Kubrick est décidément un de mes réalisateurs préférés par son innovation et le fait qu'il ait réussi à avoir sa propre approche quelque soit le genre de film qu'il décide d'exploiter.