Un Ogre fort jubilatoire...
Fort du succès indéniable de l’original Shrek, les studios DreamWorks Animation ne manquèrent pas de s’atteler à la production d’une logique suite, exercice auquel ils s’essayaient alors pour la première fois… avec brio !
Outre un budget plus important, le très lucratif Shrek 2 brillait d’un potentiel certain, car repartant sur les excellentes bases scénaristiques du premier opus ; la perspective de retrouver l’emblématique Ogre et son univers parodique était donc pour le moins alléchante, et il était à espérer que celui-ci se démarque de son excellent aîné.
Et sur ce point, que dire si ce n’est qu’il y est parvenu sans peine aucune, tant il le supplante notamment en terme d’humour : en effet, comme peut si bien l’illustrer la brillante séquence d’introduction, Shrek 2 aligne avec une aisance folle bon nombre de références, clins d’œil et autres moqueries aussi variés qu’efficace, et dépasse ainsi son simple statut de grimace cinématographique adressée aux rivaux de chez Disney/Pixar (bien qu’ils en prennent encore largement pour leur grade).
Le film est donc foutrement drôle, et quel plaisir que de voir d’illustres personnages secondaires (Pinocchio et cie) gagner en importance au travers de scènes d’anthologie (l’évasion avant tout), leur permettant par la même occasion de s’impliquer (dans une moindre mesure) au sein d’une trame au rythme endiablé.
A ce titre, cette dernière n’est d’ailleurs pas aussi linéaire que dans Shrek, et ce à l’aide de quelques nouvelles figures secondaires (Harold, Charmant ou encore le Chat Potté) l’étoffant à la perfection, et qui ne manquent d’ailleurs pas de participer à un humour de tous les instants.
Au récit dynamique ambiant s’ajoute enfin une BO sur mesure très entrainante, et l’on peut constater que ce Shrek 2 a corrigé à merveille les petits écarts de son modèle pour un résultat des plus divertissants.
Toutefois, l’effet de surprise étant partiellement éventé (bien qu’il y ait un renouvellement, l’esprit n’a pas fondamentalement changé d’un volet à l’autre), le visionnage de Shrek 2 ne fait au bout du compte pas plus sensation que le premier du nom, si ce n’est qu’il soit pour le moins satisfaisant ; par ailleurs le personnage de Fiona se trouve ici plus en retrait des péripéties principales, aussi la paire qu’elle forme avec son Ogre d’amant se veut moins mise en valeur (bien qu’elle le soit toujours) et donc moins attendrissante (mais le couple fonctionne toujours pour le mieux), point qui était l’une des force de l’opus originel.
Pour finir, il reste un reproche à formuler à l’encontre de quelque raccourcis visuels, entre incohérences et faux-raccords le long-métrage (pourtant admirable graphiquement) semble donc pécher de facilité, heureusement non de façon excessive.
En résumé on tient là le meilleur volet d’un univers toujours aussi délectable, entre humour acide et récit endiablé, avec une foules de protagonistes tous plus hilarants les uns que les autres.
Un divertissement d’animation à ne manquer sous aucun prétexte !