"Ne pouvant se corriger de sa folie, il tentait de lui donner l'apparence de la raison". A.de Musset

Ils sont nombreux les films qui traitent de la folie et au final, il y a toujours cette éternelle question qui ne rassure personne : qui dit la vérité ?
Le fou qui parle à celui qui écoute ou bien le fou qui écoute celui qui parle.
Et il me semble que le thème du film relève de cette question
Cette question qui me taraude.
Qu'est ce qui me différencie du fou ?
Je crois sincèrement qu'en posant ce postulat, je suis particulièrement conciliant avec le film de Scorsese car il pose cette question tout au long du film et c'est ma quète de la réponse qui fait que je suis resté accroché à Di Caprio tout au long du film.

Voilà le cinéma que j'aime.
Dès les première secondes du film jusqu'à la dernière, mon oeil et mon esprit sont resté vissés sur l'écran.
Dès les premières minutes, je suis entré en même temps que Teddy Daniels dans cet hôpital psychiatrique.
La musique, qui pour certains, est apparue lourdingue, presque inutile, a, pour ma part, contribué à mon immersion dans l'histoire.
Je me suis retrouvé très vite dans la peau de Teddy, j'accompagne ces pas, je lève, en même temps que lui, les lourds voiles de son passé et je suis comme lui complètement abasourdi par la vérité qui lui éclate au visage.
Comme lui, je crois au complot, à la manipulation...

Jusqu'à la dernière scène, je crois sincèrement que je ne suis pas fou.

Ils sont rares les films où j'ai ressenti un malaise, comme si le mot fin était aussi synonyme de la mienne.
Il m'a fallu de longues minutes pour extirper mon esprit de ce labyrinthe psychiatrique, à la fois schizophrène et spectateur complice du scénario.
En effet à aucun moment du film, je me suis convaincu qu'il s'agissait d'un spectacle, d'une histoire.
Je me suis vu sursauter au craquement d'une allumette, au bondissement d'un détenu sortant de l'ombre.
Je me suis perdu dans les méandres de Daniels-Laeddis, à douter comme lui de son propre jugement, à ne plus savoir ce qui relève de la réalité et de la folie.
Comme le héros de cette sombre histoire, je me suis résigné à céder mon esprit.

Bien sûr, je n'ai pas trouvé de réponse à ma question.

Tout comme le personnage principal, je vais me replonger dans cette histoire en essayant de chercher les indices laissés ça et là dans le film pour distinguer la vérité, trouver des réponses à mes questions qui m'éviteront peut-être de me croire fou.
Ramblinrose
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le 29 nov. 2010

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Ramblinrose

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