Un Bond plutôt bizarre pour les 50 ans du bonhomme.
Après le désastre Quantum of Solace, et la grosse déception Casino Royale (qui semble assez personnelle), le reboot de la série était plutôt mal parti.
Avec Mendes aux commandes, Bardem et Fiennes pour épauler le blondinet, on était alors repartis sur quelque chose de solide, pour redonner un peu de prestige à la saga.
Au final, la copie rendue par Sam Mendes est loin d'être désagréable, mais rend une impression assez bipolaire, d'un côté coincée dans l'univers de Bond et incapable de se détacher des codes, de l'autre volontaire pour créer quelque chose de plus grande ampleur.
En effet Skyfall semble prisonnier du monde double zéro ; la participation de Mendes à la franchise a presque l'air mal assumée : les scènes de baston (qui restent un truc qui m'a jamais fait bander) tombent un peu comme un cheveu sur la soupe, pareil pour l'apparition de l'Aston Martin. Alors qu'à côté, on a des plans superbes, comme dans l'immeuble de Shangaï, ou autour du manoir dans la dernière demi-heure.
Du coup ça donne une mauvaise cohésion, entre film d'ambiance assez léché et "vulgaire" Bond (comme les deux précédents). Et ce malgré l'excellente performance de Ralph Fiennes, qui montre qu'il sait aussi jouer les gentils, et de Javier Bardem, qui montre qui sait toujours bien jouer les méchants, en cultivant un espèce de kitsch crypto-gay à crever de rire.
Niveau scénario je vais rien spoiler, de toute façon y'a pas grand chose à dire, ça reste très classique : le méchant prend l'avantage, les gentils rattrapent le tir, le méchant fait monter la violence, les gentils se sortent les doigts du cul et semblent enfin gagner, mais le méchant avait un plan, bref.. Tout ça sur fond de revanche, de retour, de résurrection, voilà.
Niveau B.O. le thème Bond semble parfois ne pas coller au film mais fait quand même un petit truc dans le zizi quand il arrive. Le générique est assez classe, et la chanson d'Adèle colle plutôt bien à l'univers Bond.
MAIS c'est là où on aborde un thème qui fâche, c'est que cette putain de chanson d'Adèle, on en a eu la promo jusqu'à la connaître par coeur avant d'avoir maté le film.
Ouais, ça a compté dans la note, ce putain de film est complètement pourri par le placement de produit. Je te fous du Vaio tout naze partout, des grosses montres Omega, et bordel, James Bond boit plus de Carlsberg que de Martini Dry...
On peut aussi compter Q dans le placement de produit tant la hype du jeune geek trendy semble obligatoire.
En résumé, on a un Bond assez schizophrénique, entre accent british et bagnoles US, qui assume pas totalement son statut de 50ème anniversaire, mais qui reste sauvé par son casting et la mise en scène de Mendes sur certains plans.