La saga James Bond n'a jamais brillé par son féminisme, mais on essayait de faire (un peu) évoluer la chose, avec le temps.
Pourtant, ici, on opère comme un retour en arrière.
ATTENTION SPOILERS
Etait-ce une telle hérésie d'avoir un patron féminin pour Bond ?
Le problème est désormais réglé, c'est reparti comme au bon vieux temps où ces dames n'étaient qu'au standard téléphonique ou dans le plumard du tombeur.
D'ailleurs, on a tenté d'introduire une femme-agent dans le giron de 007, mais il s'avère que celle-ci merde comme il faut.
Résultat, on la refourgue où elle devrait être, au bureau, à un poste subalterne.
Quand à la James Bond girl de service, campé ici par une actrice française, c'est aussi un bon retour en arrière. Cette dernière n'est bonne qu'à être impressionnable, réconforté dans les bras du mâle, objet à la belle plastique accrochée en un clin d'oeil au tableau de chasse du héros puis sacrifiée à la va-comme-je-te-pousse telle une denrée dispensable.
A mon sens, le retour à la tradition (abject réflexe créatif qu'on nous avait épargné durant les deux derniers opus, tentant d'inventer une nouvelle voie) ne s'arrête pas là. On retrouve le rythme lénifiant des anciens films poussiéreux (je parle des pires JB; certains anciens tenaient bien la route), des bastons mal filmées, on perd la nervosité et le punch moderne qui collaient jusqu'ici à l'ère Daniel Craig, c'est bourré d'incohérences...
Personnellement, j'ai passé le film à me demander quand il débuterait vraiment, quand est-ce qu'il prendrait une ampleur intéressante, qu'elle soit narrative ou psychologique. Ca n'est jamais venu, même la première séquence d'allure pétaradante (pensez donc, un train en marche, de la poursuite motorisée, de la destruction, de la castagne) qui parvient à nous scotcher à chaque fois dans notre fauteuil (ce qui permet de mieux accepter l'indigeste et laid générique traditionnel qui suit), même cette séquence d'ouverture est molle du genou.
Alors Javier Bardem est sensationnel, mais ça ne suffit pas.
Non, vraiment, ce retour aux sources-là, très peu pour moi.
Oneiro
4
Écrit par

Créée

le 14 févr. 2013

Critique lue 304 fois

1 j'aime

Oneiro

Écrit par

Critique lue 304 fois

1

D'autres avis sur Skyfall

Skyfall
Jackal
8

-Everybody needs a hobby. -So what's yours? -Resurrection.

James Bond, qu'on croyait mort suite à une bavure, doit affronter Raoul Silva, un ancien agent psychotique du MI6 qui a juré de se venger d'une trahison de M en lançant des attaques informatiques de...

le 26 oct. 2012

125 j'aime

21

Skyfall
Chaiev
6

A l'usure

Il ne nous manquait plus que ça : voilà que ce bon vieux Bond se met à faire dans le post-moderne : à lui les délices de la mise en abyme et de la métafiction ! Ce n'est d'ailleurs surement pas un...

le 29 oct. 2012

98 j'aime

20

Skyfall
guyness
8

Les archives James Bond, dossier 23: Je l'M à mourir

Quotient James Bondien: 7,33 (décomposé comme suit:) BO: 6/10 La bande originale de Thomas Newman n'est pas désagréable, elle accompagne plutôt efficacement plusieurs des scènes les plus importantes...

le 22 mai 2022

76 j'aime

23

Du même critique

Dead Man
Oneiro
5

Il y a tout, et pourtant...

C'est d'une ambition folle, si personnelle que tout le monde ne peut hélas accrocher. Pourtant ça démarrait bien, pour moi. Depp est dans son rôle, le montage est déroutant, la photographie et le...

le 1 févr. 2013

46 j'aime

6

Joker
Oneiro
7

La danse du meurtre

"Je ne pourrais croire qu'en un Dieu qui saurait danser", écrivait Nietzsche. Peut-être faut-il alors aussi faire danser le diable pour le rendre crédible. Le laisser échapper de courts instants au...

le 19 oct. 2019

22 j'aime

22

Chanson douce
Oneiro
6

Doute amer

Comme ils sont étranges, les deux segments ouvrant et fermant ce récit. Ils semblent échappés d'une autre réalité, sans lien avec cette histoire (ils sont accompagnés de quelques visions du futur...

le 26 avr. 2018

21 j'aime

9