Ce soir là, j’opère un véritable retour aux sources. James Bond, je le connais depuis mon enfance. Entre lui et moi, ça a toujours été une grande histoire d’amour. Je dois tenir ça de mon père, fan de la première heure. Il faut dire que j’ai été élevée à l’Aston Martin, aux gadgets en tout genre et aux Vodka-Martini (au shaker, pas à la cuillère). C’est donc un vieil ami que je m’en vais retrouver ce dimanche. Le lieu lui aussi m’est familier : le cinéma de la commune où j’ai passé toute mon enfance jusqu’à mes 18 ans. Les personnes qui m’accompagnent sont des vieux de la vieille : mon père, évidemment, accro de toutes ces jamesbonderies, ma sœur, un peu obligée d’adhérer à la passion paternelle, mais tout de même heureuse de passer un moment en compagnie de Daniel Craig, des amis de la famille …et toutes les personnes que l’on est susceptible de connaître dans une ville de 8000 habitants où l’on a grandi. Bref, le temps d’acheter une sucette au coca (se sont les meilleures) pour toute la troupe, et le spectacle commence. D’entrée de jeu, le morceau de bravoure de Bond, dans lequel celui-ci se voit chevaucher une moto, un train et un tractopelle en un temps record, est une réussite, et se termine par un coup d’éclat : le « mort » du héro. Quant au générique tant attendu, il est à la hauteur de mes espérances. La musique titre, composée et interprétée par Adèle, se verra même sacrée meilleure chanson de film aux Oscars 2013. Ensuite, le film défile comme il se doit et ne déroge pas aux anciennes recettes toujours efficaces. Quelques nuances sont tout de même à noter. On assiste à une sorte de retour aux sources, lorsque l’enfance de Bond est évoquée par exemple, mais aussi à une épuration. Pas de supers joujous technologiques donc, mais un flingue à canon court. Pas question de sauver le monde, mais de protéger M, personnage aux allures de figure maternelle. Et lorsqu’à la fin de l’épisode, Miss Moneypenny entre en scène, on a l’impression que la boucle est bouclée. Tout cela ponctué d’un humour dosé à merveille, léger, ironique. On raille le James vieillissant et les anciennes méthodes, à l’image de Q et de cette réplique cinglante en référence à GoldenEye : « Si vous attendiez un stylo explosif, on ne fait plus trop dans ce genre de chose. » Alors même si notre agent secret semble passer dans la catégorie senior, la franchise des James Bond à encore de beau jour devant elle.