Artistiquement, il y a deux amours dans la carrière de Tim Burton : les monstres, à qui il trouve constamment des semblants d’humanité et Johnny Depp, son acteur fétiche.
Dans cet hommage aux films de la Hammer, Tim Burton peut donc laisser libre cours à ses deux amours. Johnny Depp y est de quasiment tous les plans et Burton lui laisse faire simplement tout ce qu’il veut. Or, Johnny Depp n’est jamais aussi bon que quand il décide de faire n’importe quoi, un peu à la Nicolas Cage de la grande époque. Dans le deuxième temps, à rendre le Cavalier sans Tête victime d’une conspiration, il provoque de la sympathie à un monstre aux dents limées, interprété par un Christopher Walken aussi flippant qu’excellent. La production design est comme d’habitude absolument parfaite et Burton parvient à envelopper son spectateur dans une ambiance tout bonnement impressionnante, oscillant entre la terreur pure, l’angoisse totale et la comédie burlesque.
Excellant aussi au niveau de la direction des acteurs, il fait des merveilles avec un scénario absolument effroyable (dans le mauvais sens du terme, bien évidemment). Car le script d’Andrew Kevin Walker est un salmigondis de rebondissements débiles, de dialogues parfois atterrants, construit de manière affreusement répétitives et prévisible et un gâchis de personnages franchement intéressants. Qui n’avait pas trouvé le coupable au bout de quarante minutes ? Le film en fait cent-cinq.
La maîtrise technique de Tim Burton, peut-être au top de sa carrière, ne peut pas tout sauver et Sleepy Hollow se trouve être un film oubliable alors qu’il aurait dû être un game-changer.