Des ruines très bien filmées.
J'ai un souci avec ce film, vu la moyenne je me disais que j'aurai affaire à quelque chose d'intéressant sur le plan cinématographique, alors oui il y a de belles compositions sur le plan esthétique, une atmosphère se dégage de l'ensemble mais bon sang quelle mouche a piqué la majorité des spectateurs de cette objet filmique étrange pour le surnoté à ce point ?
Je n'ai rien contre le minimalisme scénaristique ou l'économie d'effets de mise en scène mais là c'est juste creux au possible, 3 types qui errent dans une zone pleine de ruines où l'un d'eux, le Stalker, est équipé de boulons qu'il jette pour ... quoi en fait ??? Ha oui se prémunir des dangers de la Zone, déjà là ça pose le machin.
Zone où par ailleurs il ne se passe absolument rien sinon des gouttes qui tombent dans les ruines et une rivière qui coule paisiblement (attention c'est le moment le plus intense).
Alors oui ces gars-là discutent, de quoi ? De leur vie, de ce qu'ils sont, de la vie, de la mort, de l'espoir et de ce qu'ils cherchent dans cette zone (MAIS QUOI BORDEL!!!), à la fin on en saura pas plus, à part le plan final qui nous rappelle que nous sommes dans un film de Science-fiction.
J'ai bien conscience qu'entre le contexte de l'Union Soviétique des années 70 et celui de la France post-moderne libérale du XXIe il y a comme un fossé, que dis-je, un canyon de perception pour ce genre d'oeuvre (dissonance cognitive garantie).
Même à l'époque il y a des chances que ce film n'ai été vu que par une frange très limité de spectateurs et à part quelques critiques en manque de métaphysique depuis 2001 je ne vois pas qui ce film peut contenter, j'y ai surtout vu de l'onanisme intellectuel labellisé festival de Cannes (ça m'étonnerai pas qu'il ai fait impression là bas à l'époque).
D'ailleurs c'est peut être pas pour rien que ce film ne sortira jamais d'un certain cercle d'initiés, pas même parce qu'il date de l'ère soviétique, mais parce qu'il est juste pénible à regarder. Je reste poli parce qu'il y a un vrai travail de cinéaste derrière (certains plans sont superbes) mais je ne peux m'empêcher de penser que Tarkovksy ballade son petit monde pendant 2h30* pour déboucher sur du vide.
*Ce qui n'arrange rien.