Stalker, c'est l'essence du film intello-chiant, le fin du fin de l'ennui cinématographique. Trois types vont se balader dans la nature et dans des ruines post-industrielles. Ils discutent. Ils reviennent. Ça dure 2h40. Sûr que dans 2h40 de salmigondis et de réflexions à la mord-moi le nœud, on peut voir toutes les métaphores du monde : déception vis à vis du communisme, danger nucléaire, quête de sens, recherche d'identité, prédiction de Nostradamus, cours du poireau sur le marché de Limoges...
La vérité : Stalker est plein de vide. Joli, mais vide. Belles harmonies dans le vert, le gris et le marron, beaux cadrages. La bande son, originellement en mono, a bénéficié d'un admirable travail de spatialisation en 5.1.
Formidable message d'espoir pour tous les réalisateurs en mal de financement, Stalker montre qu'on peut réaliser un film encensé par la critique avec 3 bouts de ficelles (plus exactement, 6 boulons et 6 bouts de drap).
Je cherche dans mes souvenirs la trace d'une déception plus grande suite à une recommandation. Mulholland drive ? Même pas sûr, au moins on pouvait s'y rincer l’œil quelques minutes. Et je n'ai pas eu besoin de le regarder en trois fois, à cause de paupières décidément trop lourdes.
Pourtant, je ne suis pas contre les films contemplatifs. J'aime plusieurs films de Terrence Mallick, j'ai aimé Drive et 2001, Odyssée de l'espace... Mais avec Stalker, le creux s'est conjugué au rien.