Mon voyage dans la Zone

Stalker est vraiment un film particulier. En suivant les pas du Stalker qui va les guider dans la Zone, l'Écrivain, le Physicien et le Stalker lui-même vont révéler leur nature profonde à mesure que leur voyage progresse dans cet endroit où le temps semble s'être arrêté, et où se trouve une « chambre » capable d'exaucer le désir le plus cher de n'importe qui.

Le Stalker a voyagé plusieurs fois dans la Zone et a créé un lien très étroit avec elle ; c'est le seul endroit sur Terre où il se sent heureux, fuyant sa vie morose pour aller s'y réfugier en compagnie d'autres personnes aussi désespérées que lui. La Zone est considérée comme dangereuse par les autorités et est bouclée, et même les soldats la gardant la fuient comme la peste et refusent catégoriquement d'y mettre les pieds. Pourtant, cet endroit va changer la perception du monde pour les trois protagonistes, et ils ne sortiront pas indemnes du voyage. Le monde est gris et terne alors que la Zone est colorée et vivante bien que dépourvue de vie humaine.

Le film est contemplatif et se veut volontairement lent, malheureusement parfois trop et pas mal de personnes pourraient assez vite décrocher. En revanche, l'image est extrêmement belle et les lieux visités ont un charme certain, bien que ceux-ci soient des lieux envahis de végétation ou bien abandonnés et en ruines. Le rêve est présent à chaque minute du film et on ne sait pas réellement si la Zone et ses dangers sont réels ou non. Les acteurs sont impeccables et Aleksandr Kaidanovsky est très bon dans son rôle de Stalker, et devient particulièrement touchant sur la fin.

Stalker est un film qui se trouve bien loin des sentiers battus et c'est plus une expérience de contemplation sur la nature humaine et un voyage au cœur de l'être humain qu'un film conventionnel. Certains trouveront que c'est chiant à mourir et qu'il ne se passe rien tandis que d'autres seront émerveillés par la Zone et ses pouvoirs invisibles sur l'être humain. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé même si je regrette le fait que la seconde partie soit vraiment trop lente à mon goût comparée à la première qui est tout bonnement géniale et extrêmement bien maîtrisée.